LE JARDIN DE CHOUI ET LEIA

LE JARDIN DE CHOUI ET LEIA

Photographier les insectes, fin

Dans deux autres articles, consacrés à la photographie des insectes, nous avons signalé où les chercher.

En résumé, on peut rencontrer des insectes partout.

Cependant, pour celui qui débute, il vaut mieux se concentrer sur les fleurs.

On y voit essentiellement des butineurs.

Cela parait limiter les investigations.

En réalité pas du tout, car ils sont beaucoup plus nombreux que ce que l'on pense a priori.

A eux seuls, ils offrent de multiples possibilités d'observation.

Par ailleurs on peut rencontrer sur les fleurs des insectes qui ne sont pas des butineurs.

 

En ce qui concerne les plantes, il n'y a cependant pas que les fleurs.

Il y a aussi les feuilles.

 

Lorsque celles-ci sont exposées au soleil, il y a toutes les chances de rencontrer sur elles des espèces héliophiles.

Labidostomis humeralis (2):

 

CHRYSOMELIDAE Labidostomis humeralis 2.JPG

 

En particulier, bon nombre de mouches aiment se reposer au soleil.

Melanomya nana (2):

 

CALLIPHORIDAE Melanomya nana 2.JPG

 

Lorsque l'insecte est assez gros, la mise au point ne présente pas trop de difficultés.

Tachina fera (2) (tachinaire hérissonne):

 

TACHINIDAE Tachina fera 4.JPG
 

Eumea linearicornis (2):


TACHINIDAE Eumea linearicornis 1.JPG
 

Lorsqu'il est plus petit, l'appareil risque de faire le point sur la feuille et la mouche paraîtra floue.

Dolichopus ungulatus (2):

 

DOLICHOPODIDAE Dolichopus ungulatus 4.JPG

 

Il vaut mieux, dans ces cas, utiliser une petite ouverture afin d'augmenter la profondeur de champ.

Minietta fasciata (1):

 

LAUXANIIDAE Minietta fasciata.JPG

 

Car, même si la mise au point est correcte, lorsque la profondeur de champ est étroite, c'est une partie de la bestiole paraîtra floue.

Helina reversio (1):

 

MUSCIDAE Helina reversio 1.JPG

Attention, bien qu'immobile, l'insecte vous entend et vous voie.

Très souvent, le simple bruit de la mise au point ou du déclenchement le fera décoller.

Et vous n'aurez pas l'opportunité de pratiquer un deuxième cliché.

Anthomyia confusanea (2):

 

ANTHOMYIIDAE Anthomyia confusanea.JPG

 

L'idéal serait de préparer ses réglages à l'avance.

Pour cela, il faut voir l'insecte "de loin", régler son appareil, et s'approcher doucement.

Il s'habitue à votre présence.

Ceci est possible avec certaines mouches vertes par exemple, qui, brillant fortement au soleil, nous signale leur présence à distance.

Lucilia ampullacea (1):

 

CALLIPHORIDAE Lucilia ampullacea 1.JPG

 

Lucilia caesar (1):

 

CALLIPHORIDAE Lucilia caesar 1.JPG
 

Ou certains papillons "de nuit" qui se reposent le jour.

Lorsque le contraste de couleur est important on les voit aussi de loin.

Scopula ornata (3) (acidalie ornée):

 

GEOMETRIDAE Scopula ornata 2 (acidalie ornée).JPG

 

Cela nous permet de nous approcher à pas de loup.

Et de pas trop mal réussir les clichés.

Phtheochroa duponchelana (3):

 

TORTRICIDAE Phtheochroa duponchelana 2.JPG

 

Mais, quand on rencontre l'insecte par hasard, il est bien rare que nous ayons le temps, ou le réflexe de bien régler les constantes de l'appareil.

Platypeza consobrina (3):

 

PLATYPEZINAE Platypeza consobrina 1.JPG

 

Et, quand il s'agit d'une première rencontre, nous devrons souvent nous contenter d'un seul cliché raté.

Euthycera alaris (2):

 

SCIOMYZIDAE Euthycera alaris 1.JPG
 

Ce qui est très frustrant.

Il nous faut préciser un point à ce sujet.

Nos articles se construisent à partir des clichés, et non l'inverse.

C'est-à-dire que nous prenons les photos d'abord.

Et, ensuite, celles-ci nous donnent l'idée du texte.

De fait, au fur et à mesure, nous construisons nos articles en fonction des clichés récents qui nous paraissent les plus intéressants.

Mais pas forcément les plus beaux.

Les plus intéressants pour nous étant ceux qui présentent une espèce nouvellement rencontrée.

Callopium simillimum (2):

 

LAUXANIIDAE Callopium simillimum 1.JPG

 

Tant pis si le cliché est passable.

Minietta longipennis (2):

 

LAUXANIIDAE Minettia longipennis 2.JPG 

 

Très passable.

Ectobius vinzi (3):

 

DICTYOPTERA BLATTELLIDAE Ectobius vinzi 1.JPG
 

Voire presque nul.

Cardiophorus rufipes (2):

 

ELATERIDAE Cardiophorus rufipes 1.JPG
 

Mais, au fur et à mesure, nous constituons, pas à pas, le catalogue entomologique de notre jardin.

 

Revenons vers nos feuilles.

Quand la feuille est dans l'ombre, l'insecte concerné est plutôt un prédateur, qui se cache en attente d'une proie.

Neriene radiata (3):

 

LINYPHIIDAE Neriene radiata 1.JPG

 

Ou un prédateur en promenade qui recherche sa cible.

Macrophya diversipes (3):

 

TENTHREDINIDAE Macrophya diversipes 1.JPG
 

Mais les prédateurs ne détestent pas non plus le soleil.

Philodromus dispar (3):

 

PHILODROMIDAE Philodromus dispar 1.JPG

 

Heliophanus cupreus (1):

 

SALTICIDAE Heliophanus cupreus 1.JPG

 

Ni d'ailleurs les mouches ne détestent l'ombre.

Lydella stabulans (1):

 

TACHINIDAE Lydella stabulans.JPG

 

A posteriori, après avoir pris autant de clichés d'insectes sur des feuilles, quelques questions subsistent.

Les feuilles représentent-elles un lieu de prédilection pour les insectes?

Pulchellodromus bistigma (3):

 

PHILODROMIDAE Pulchellodromus bistigma 1.JPG
 

Ou est-ce que nous les rencontrons sur elles parce que nous les y voyons mieux?

Lasiomma anthomyinum (1):

 

ANTHOMYIIDAE Lasiomma anthomyinum.JPG
 

Les deux sans doute.

L'insecte suivant nous aurait probablement échappé s'il s'était posé sur un arbre ou sur le sol.

Limonia stigma (1):

 

LIMONIIDAE Limonia stigma 2.JPG

 

De même que celui-ci.

Macrophya annulata (2):

 

TENTHREDINIDAE Macrophya annulata 1.JPG

 

Le premier se repose.

On peut en conclure qu'il a choisi son support par hasard.

Le second chasse.

Donc il n'est pas là par hasard.

Mais cela ne signifie pas pour autant qu'il n'eut pas pu chasser ailleurs.

Bref, nous rencontrons beaucoup d'insectes sur les feuilles.

Muscina stabulans (2):

 

MUSCIDAE Muscina stabulans.JPG
 

Mais ne savons pas si cela est le fait d'une meilleure visibilité.

Ou d'une plus grande fréquentation.

 

Cette année, nous avons rencontré un grand nombre d'espèces d'insectes sur les feuilles d'une ipomée.

Certaines espèces très banales

Nezara viridula (3) (punaise verte):

 

PENTATOMIDAE Nezara viridula 4.JPG
 

D'autres encore jamais aperçues dans notre jardin.

Platypalpus laticinctus (2):

 

HYBOTIDAE Platipalpus laticinctus 1.JPG
 

Anoplius concinnus (1):

 

POMPILIDAE Anoplius concinnus 1.JPG

 

Si les mouches semblaient s'y reposer...

Muscina levida (2):

 

MUSCIDAE Hydrotea sp. 2.JPG

 

...Les hyménoptères, au contraire, étaient tous très actifs.

Eumenes sp. (3) (guêpe potière):

 

IMGP8922.JPG

 

Bougeant de part et d'autre, avec de rares poses.

Trypoxylon figulus (1):

 

CRABRONIDAE Trypoxylon figulus 1.JPG
 

Passant d'un côté à l'autre de la feuille.

Discoelius dufourii (2):

 

VESPIDAE Discoelius dufourii 2.JPG

 

Rendant nos photos difficiles à réaliser.

Ectemnius cephalotes (1):

 

CRABRONIDAE Ectemnius cephalotes 1.JPG

Ils étaient réellement très nombreux et variés.

Mellinus arvensis (2):

 

CRABRONIDAE Mellinus arvensis 1.JPG
 

Oxybelus bipunctatus (2):

 

CRABRONIDAE Oxybelus bipunctatus 1.JPG
 

Le nombre important d'espèces rencontrées sur une seule plante signifie-t-il quelque chose?

Le comportement actif de la plupart nous a laissé supposer qu'ils étaient en recherche de nourriture.

Cependant, il n'y avait rien d'apparent sur les feuilles en questions.

Ni miellat, ni micro-insectes, qui auraient pu constituer un nutriment quelconque pour de nombreuses bestioles.

Un seul indice, quelques jours après la fin de la sarabande, les feuilles d'ipomée arboraient cet aspect:

 

IMGP9301.JPG

 

Ce qui nous oblige à penser que quelque chose s'est bel et bien passé.

Ceci expliquant sans doute cela, sans que nous n'y comprenions rien pour autant.

 

Enfin, un dernier cliché pris sur l'ipomée.

Le plus fascinant de notre point de vue.

Une mouche (une téphrite), très petite, très élégante.

Carpomya schineri (3):

 

TEPHRITIDAE Carpomya schineri 1.JPG

 

Le seul truc, c'est que, lorsque nous avons pris la photo, nous étions persuadés d'avoir affaire à une araignée

L'insecte, ne dépassant pas quelques millimètres, se distinguait guère.

Ce fut donc une surprise au développement.

La deuxième surprise fut que, au premier coup d’œil sur le cliché, nous ne savions plus où se situait la tête.

Il fallut l'agrandir pour cela.

Nous sommes, depuis, convaincus que le dessin des ailes mime les chélicères d'une araignée.

Il s'agirait donc là d'un exemple de mimétisme défensif.

 

Après cette expérience très intéressante sur un seul plan d'ipomée, nous avons aussi conclus que certaines feuilles, de même que certaines fleurs, sont de très bons supports pour l'observation.

Donc méritent que l'on se pose, en attente que quelque chose se montre.

Les temps d'attente sont assez courts.

Chironomus tentans (2):

 

CHIRONOMIDAE Chironomus tentans 1.JPG
 

Cela marche presque tous les coups.

Phaonia subventa (2):

 

MUSCIDAE Phaonia subventa 1.JPG
 

Les surprises sont multiples 

Platypalpus minutus (2):

 

HYBOTIDAE Platypalpus minutus 2.JPG
 

Il y a certes beaucoup de diptères.

Muscina prolapsa (2):

 

MUSCIDAE Muscina prolapsa 1.JPG
 

Hebecnema vespertina (2):

 

MUSCIDAE Hebecnema vespertina 1.JPG
 

Phaonia palpata (2):

 

MUSCIDAE Phaonia palpata 1.JPG
 

Mais pas que...

Trachys troglodytiformis (3):

 

BUPRESTIDAE Trachys troglodytiformis 1.JPG
 

Les identifications de certains insectes sont tout autant difficiles sur les feuilles.

Megachile willughbiella (1):

 

MEGACHILIDAE Megachile willughbiella 1.JPG

 

Mais, surtout, il ne faut pas hésiter à prendre la photo.

On a vu plus haut la téphrite que nous prenions, à l’œil nu, pour une araignée.

La bestiole qui suit, à l’œil nu, nous l'avions prise pour une punaise juvénile.

Après développement, elle s’avéra être en réalité un puceron géant, parasite du pin d'Alep.

Cinera strobi (2):

 

APHIDIDAE Cinara strobi 1.JPG

 

En conclusion de tout cela, si vous voulez photographier des insectes, il est bon de s'intéresser aux fleurs.

Mais il ne faut surtout pas oublier les feuilles.

Brigittea latens (3) (dyctine cachée):

 

DICTYNIDAE Brigittea latens 1 (dyctine cachée).JPG
  

Vous y rencontrerez de nombreux insectes, différents de ceux qui fréquentent les inflorescences.

Agrypnus murinus (3) (adélocère des potagers):

 

ELATERIDAE Agrypnus murinus 1.JPG

 

Même à l'automne, lorsque les feuilles jaunissent.

Trypoxylon clavicerum (1):

 

CRABRONIDAE Trypoxylon clavicerum 1.JPG
 

Vous aurez de nombreuses surprises.

Vous y verrez, en particulier, des ichneumons, ces hyménoptères si étranges.

Et si peu connus.

Il n'y a quasiment pas de recherche en France.

De fait, la moitié des espèces présentes en métropole, restent indéterminées.

Mais d'autres le sont.

Ophion ventricosus (1):

 

ICHNEUMONIDAE Ophion ventricosus 1.JPG

 

Ophion luteus (2):

 

ICHNEUMONIDAE Ophion luteus 1.JPG

 

Venturia canescens (0):

 

ICHNEUMONIDAE Venturia canescens.JPG

 

Aphidius colemani (1):

 

BRACONIDAE Aphidius colemani 1.JPG

 

Cotesia glomerata (1):

 

BRACONIDAE Cotesia glomerata 1.JPG
 

Et, même si vos photos ne sont pas très réussies, le fond vert de la feuille les rendra toujours plus belles.

 

 

 

 

 

 



24/04/2019
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