Le bassin au lotus
Bien avant de nous intéresser aux insectes, nous nous intéressions aux jardins.
Et, dans nos jardins, il y a toujours eu au moins un bassin.
Pourquoi?
En fait, nous ne savons pas trop...
Probablement pour accueillir des plantes aquatiques.
Et le peuple de l'eau...
Dans le jardin de Choui et Leia, il y a une mare, à laquelle nous avons consacré déjà quelques articles.
Mais aussi un petit bassin.
En fait, il y a trois petits bassins dans le jardin.
Ici, nous allons nous intéresser à celui dans lequel nous avons planté un lotus.
Le lotus est une plante aquatique assez particulière, qu'il ne faut pas confondre avec le nénuphar.
Ceci est un nénuphar (dans la mare):
Cela est un lotus (dans le bassin):
Le lotus fait peu de fleurs.
Il a besoin, pour en faire, de beaucoup de chaleur.
Donc, il ne peut s'acclimater que dans le sud de la France.
Les fleurs de lotus sont très belles, mais très fugaces.
Voici les cinq étapes d'une fleur de lotus, qui ne s'étalent que sur une quinzaine de jours.
Par contre, s'il fait peu de fleurs, le lotus fait des feuilles.
Et ces dernières disposent de la capacité dite de "super-hydrophobie" (effet lotus).
Cet effet est causé par une rugosité nanométrique qui fait que la feuille de lotus ne peut se "mouiller".
Notre "bassin à lotus" dispose, en plus, d'une petite "rigole".
Laquelle "rigole" sert de pataugeoire aux grenouilles vertes.
Pour l'essentiel, il existe deux types de grenouilles dans notre jardin.
Pelophylax sp. (la grenouille verte), qui est un animal aquatique.
Hyla meridionalis (la rainette méridionale), qui est un animal arboricole.
La rainette méridionale, certes, a besoin d'eau.
Pour sa reproduction et son hydratation.
Mais elle ne vit pas dans l'eau.
Elle vit dans les plantes.
Seule:
Ou en couple:
Le bassin et sa "rigole" ne servent pas qu'aux grenouilles.
Un certains nombres d'insectes s'y abreuvent régulièrement.
Quelques diptères.
Cylindromyia bicolor (2):
Myathropa florea (3) (éristale des fleurs):
On remarque bien, sur la photo précédente, une particularité de ce syrphe.
Il dispose, sur son thorax, du symbole de Batman.
Mais la plupart des insectes que l'on rencontre autour du bassin sont des hyménoptères.
Des abeilles domestiques.
Apis mellifera (3):
Quelques abeilles solitaires.
Panurgus sp. (2):
Et, essentiellement, des guêpes.
En premier, très nombreux, des polistes, qui se sont approprié les lieux.
Le bassin.
Polistes sp. (3):
Et la "rigole".
Polistes sp. (3):
Le comportement des polistes sur l'eau est très curieux.
En étalant largement leurs pattes, ils arrivent à prendre appui sur la surface.
Sur laquelle ils glissent comme des patineurs.
Polistes sp. (3):
Les polistes ne sont pas les seules guêpes présentes, même s'ils se comportent en maîtres des lieux.
La rigole du bassin, facilement accessible, est devenue un "spot", où de nombreuses guêpes viennent s'abreuver régulièrement.
Un frelon européen.
Vespa crabo (3):
Une guêpe germanique.
Vespula germanica (3):
Une eumène
Eumenes mediterraneus (1):
Un sphex.
Sceliphron caementarium (3):
Une très belle guêpe "delta".
Delta unguiculatum (3):
Un pompile à pattes rouges.
Episyron albonotatum (3):
Une "drôle" de guêpe, aux fémurs surdimensionnés.
Elle appartient à la famille des Chalcididae.
Chalcis mirifex (3):
Nous y rencontrons aussi plusieurs petites guêpes, dont la taille n’excède pas un centimètre.
Elles appartiennent toutes à la sous-famille des Eumeninae, dont font partie aussi Eumenes et Delta.
On les nomme parfois les "odynères".
En gros, un groupe qui comporte tous les genres de la sous-famille Eumeninae qui ne sont ni des Eumenes ni des Delta.
Parmi elles, divers Ancistrocerus.
Nous en avions déjà rencontrés dans le jardin.
Il est quasiment impossible d'en deviner l'espèce à partir d'une photo.
Ancistrocerus sp. (3):
A moins de faire preuve d'un peu de mauvaise foi.
Mais il ne s'agit là que d'approximations.
Ancistrocerus auctus (2):
Ancistrocerus gazella (1):
Nous avons aussi rencontré d'autres "odynères"...
Que nous n'aurions peut-être pas aperçus si nous n'avions pas pris l'habitude de regarder d'un peu plus près la "rigole" de notre bassin à lotus.
Les autres genres du groupe "odynères" ne sont pas très faciles non plus à déterminer.
Odynerus sp. (1):
Antepipona sp. (2):
A force de tourner autour de notre bassin, nous en sommes arrivés à plusieurs conclusions (dont la plupart sont évidentes).
Avoir un point d'eau dans un jardin est une nécessité.
Bien entendu, pour y accueillir des plantes aquatiques.
Pour multiplier les "biotopes", et favoriser la diversification des espèces.
Pour fournir de l'eau aux différentes espèces animales présentes dans le jardin.
Par ailleurs, cela crée une zone "particulière", pour ne pas dire spécifique.
Alentour de laquelle nous avons rencontré quelques espèces jamais vues ailleurs.
Donc, n'importe quel jardin, superstructure vivante, doit comporter quelques points d'eau.
Car sans eau, cela va de soi, il n'y a pas de vie.
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