LE JARDIN DE CHOUI ET LEIA

LE JARDIN DE CHOUI ET LEIA

Premier précepte de la permaculture: la diversité

Qu'est-ce que la permaculture?

Étymologiquement, cela signifie "culture de la permanence".

Dans les faits, il s'agit d'une méthode globale qui vise à concevoir des systèmes s'inspirant de l'écologie naturelle.

En ce qui nous concerne, nous appliquons la permaculture à notre jardin, et, en partie, à notre habitat:

 

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Mais la permaculture peut s'appliquer à n'importe quoi d'autre: villes, agriculture, systèmes énergétiques, économie de proximité, etc.

 

La permaculture ne se contente pas de respecter la biodiversité, ni même de la favoriser.

Elle l'utilise.

Notre démarche ne doit rien au hasard.

Elle est le fruit de recherches, d'hésitations, de rencontres, de questionnements.

Un livre servit d'élément déclencheur:

 

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(droits réservés)

 

Notre façon d'envisager le jardinage changea complètement après sa lecture.

Il fallut alors trouver des informations complémentaires sur la permaculture.

Ce qui nécessita quelques recherches car, il y a plus de 10 ans, il existait beaucoup moins de documentation qu'à l'heure actuelle.

Puis nous sommes passés des livres au jardin:

 

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Nous avons isolé cinq préceptes tirés de notre approche permaculturelle.

Parce qu'ils nous semblent importants.

Mais rien n'est figé dans notre esprit.

La permaculture ne cesse d'évoluer, dans ses principes, dans ses objectifs.

 

Le premier de ces préceptes est la "diversité des espèces".

Le permaculture est une anti-monoculture.

Il serait plus exact de dire que la monoculture est une totale aberration.

 

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(droits réservés)

 

Lorsque nous avons acheté notre maison, le jardin existait déjà.

Il présentait l'immense avantage de disposer de plusieurs espèces d'arbres, plantés depuis trente ans (cf. l'article "deuxième précepte: des arbres").

Hélas, certaines plantations relevaient d'une logique ancienne, et absurde.

Par exemple, plusieurs chênes blancs, plantés trop serrés les uns à côté des autres.

Chaque arbre, appartenant à la même espèce, utilise les mêmes nutriments, les enracinements sont identiques.

Il n'y a aucune rétroaction, cela appauvrit les capacités de l'arbre, et surtout celles du sol.

 

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C'est le type d'erreur que la permaculture souhaite bannir.

Encore pire, plusieurs pins, et divers résineux, alignés à la queue leu-leu, avec les mêmes conséquences.

 

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De plus, les pins, acidifiant les sols, empêchent le développement des autres espèces végétales:

 

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Evidemment, ces arbres étant là, nous n'allions par les couper.

La permaculture souhaite éviter cela, mais essaie avant tout de ne pas détruire la vie.

Heureusement pour nous, notre jardin est très grand.

Et dispose de toutes sortes de zones différentes.

S'il avait été composé uniquement de pinèdes, c'était foutu par avance.

 

La première chose à faire, concernant les arbres, consiste à conserver, si vous avez la chance d'en avoir dans votre jardin, les espèces sauvages.

Si vous n'en avez pas, vous pouvez toujours en planter.

Ceci vaut pour toutes les sortes de végétaux.

Ainsi, les chênes verts, qui sont relativement abondants par chez nous.

On oublie qu'ils constituaient l'essentiel des arbres du climax de Provence, avant que les pins ne prennent la place.

On appelle "climax" l'état final du processus naturel d'évolution d'un écosystème.

Le climax correspond à l'état le plus stable dans les conditions climatiques et géologiques du lieu dans lequel se développe l'écosystème.

 

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(droits réservés)

 

La forêt primitive provençale était (partiellement) une chênaie.

Il se trouve qu'il y a plusieurs chênes verts et chênes kermès dans notre jardin. 

Le chêne, contrairement au pin, accepte de côtoyer d'autres espèces.

Les unes utilisent les capacités des autres, et vice-versa.

Ici un micocoulier s'est développé spontanément à côté d'un chêne vert:

 

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Là, d'autres chênes verts encore, accueillant à leur proximité d'autres espèces végétales.

 

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Il est facile de faire la différence avec la pinède au sein de laquelle quasiment rien ne cohabite avec les pins.

Par ailleurs, il n'existe jamais de forêt primaire ne comportant qu'une espèce d'arbre, en particulier des pins.

La forêt primaire provençale comportait bien quelques pins, mais surtout des chênes, ainsi que des hêtres, des érables, des ifs...

Si vous habitez en Provence et que vous n'avez pas de chênes verts dans votre jardin: il faut en planter.

 

La permaculture tend à "copier" les écosystèmes naturels.

La multiplication des espèces doit s'appliquer à toutes nos plantations.

 

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Même nos pelouses doivent comporter plusieurs espèces.

Pas question, en effet, de planter du gazon, qui est aussi une monoculture.

Par ailleurs, le gazon, étant constitué de fétuque ou de ray-grass, est parfaitement inadapté au climat provençal.

Trop dépendantes de l'eau, ces espèces devraient, n'en déplaise aux golfeurs, être bannies de la région.

On peut, par contre, semer de la prairie.

Ou mieux, se contenter (ce qui est notre cas) des pousses spontanées.

 

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Si certains trouvent cela moche, c'est une question de goût.

Pour notre part, nous trouvons cela plutôt beau.

D'autant plus beau que nous ne l'entretenons jamais, à l'exception de quelques coupes, pas trop fréquentes.

En fait, nous ne coupons qu'une partie de la prairie.

Dans certains coins, elle est livrée à elle-même.

De fait, cela permet à la flore sauvage de se développer:

 

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Ainsi, les insectes qui en dépendent se développent aussi, qu'ils soient réputés "utiles"...

Osmia bicornis (2) (osmie rousse):

 

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Andrena humilis (1):

 

ANDRENIDAE Andrena humilis 3.JPG

 

Philonthus cognatus (2): 

 

STAPHYLINIDAE Philonthus cognatus.JPG

 

Calathus circumseptus (3):

 

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... ou "nuisibles".

Lixus pulverulentus (2) (lixe poudreux):

 

CURCULIONIDAE Lixus pulverulentus 1 (lixe poudreux).JPG

 

Nomophila noctuella (3) (pyrale de la luzerne):

 

CRAMBIDAE Nomophila noctuella 3.JPG

 

Philaenus spumarius (3) (philène écumeuse):

 

HOMOPTERA APHROPHORIDAE Philaneus spumarius 2.JPG

  

Nous abordons le fait, dans d'autres articles, qu'il n'est pas d'insectes nuisibles.

Ou, plus exactement, que les insectes considérés comme nuisibles, comme les utiles, sont essentiels aux équilibres des écosystèmes.

 

Si l'on s'approche de la prairie, on remarque les différentes espèces végétales qui la composent:

 

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Il est nécessaire de ne pas couper la pelouse trop ras.

Quelques centimètres préservent les inflorescences.

 

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Lorsque les espèces sauvages sont trop hautes, nous passons la tondeuse à côté.

Afin de les laisser vivre leur vie.

En particulier certaines espèces d'orchidées sauvages.

 

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Le peuple de l'herbe s'y retrouve.

Le résultat global nous apparaît satisfaisant.

 

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A contrario, nous trouvons ceci plutôt moche:

 

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(droits réservés)

 

Angoissante uniformité d'un gazon, encadré par des haies taillées comme les cheveux des militaires.

D'autant que ceci est difficile à entretenir, consomme beaucoup d'eau, et conduit inéluctablement à cela:

 

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(droits réservés)

 

Du gazon synthétique!!!

Beurk!

Bref, la seule raison d'être du gazon nous parait être celle-ci, mais, là encore, c'est une question de goût:

 

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(droits réservés)

 

Dans tous les cas, lorsque l'on plante, il faut respecter deux choses.

La première, élémentaire, consiste (bis repetita) à mélanger les espèces.

La deuxième consiste en le fait de choisir des espèces adaptées à sa région.

 

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Si l'on respecte cette base, cela permet d'économiser l'eau, d'étager les floraisons, de multiplier les habitats et les ressources des insectes.

Lesquels nous le rendent en pollinisant.

Par ailleurs, lorsque les plantes ont des tailles variables, certaines bénéficient du soleil, quand d'autres profiteront de l'ombre portée, etc.

Les plantes différentes, sauf exception, se respectent les unes les autres.

Parfois des symbioses se produisent.

Leurs besoins nutritifs étant différents, cela permet aux sols de ne pas s'épuiser.

 

Les plantes aromatiques de Provence (lavande, fenouil, romarin, etc.) doivent apparaître dans nos jardins.

Parce que nous sommes en Provence, et qu'il est normal qu'elles soient là.

Elles réclament très peu d'eau, très peu de soins, et sont des mannes pour une quantité d'insectes.

Bombylosoma sp. (3):

 

BOMBYLIIDAE Bombylosoma sp. 6.JPG

 

Iphiclides podalirius (3) (flambé):

 

PAPILIONIDAE Iphiclides podalirius 4 (flambé).JPG

 

Villa hottentotta (3) (bombyle hottentot):

 

BOMBYLIIDAE Villa hottentotta 1.JPG
 

Chaque région dispose de ses plantes.

Lesquelles disposent de leurs insectes hôtes.

Chaque jardin doit respecter au mieux le climax de sa région d'origine.

 

Sinon, il est intéressant de disposer de certaines fleurs et arbustes rustiques, très faciles d'entretien.

Dans ce cadre, les nombreux asters existants sont parfaits.

La multiplication des espèces d'asters permettant aussi les floraisons étagées.

Tachina magnicornis (2) (échinomie à pieds roux):

 

TACHINIDAE Tachina fera 2 (tachinaire hérissonne).JPG

 

Et, conséquemment, la multiplication des espèces pollinisatrices.

Eriothrix rufomaculatus (3):

 

TACHINIDAE Eriothrix rufomaculatus 3.JPG

 

Les unes dépendant des autres, et vice versa.

Chelostoma rapunculi (2) (chélostome raiponce):

 

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Les asters ne sont présentés ici qu'à titre d'exemple.

 

D'autres "aberrations végétales" existaient hélas, en plus de la pinède, dans notre jardin dès le départ.

En particulier plusieurs haies de pittosporums.

Non seulement elles faisaient office de murs végétaux, brisant l'espace.

Mais de plus ne présentaient qu'une seule et sempiternelle même espèce.

 

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A noter, au passage, l'ancienne citerne de gaz, qui a depuis longtemps disparu, puisque nous nous chauffons maintenant exclusivement au bois.

 

Nous avons gardé quelques pittosporums, mais la plupart subirent les affres de la tronçonneuse.

Nous avons été moins bienveillants à leur égard qu'à l'égard des pins.

Ce ne fut pas sans culpabilité.

Ces êtres vivants, en forme, étaient victimes de notre vision différente du jardin.

Cela est plus facile lorsque l'on démarre de zéro.

Mais la terrasse était quasiment emmurée:

 

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La solution dut être radicale.

Il fallut tout couper.

On remarque, à gauche, notre premier basset hound, Yseult (cf. article "Pourquoi le jardin de Choui et Leia"):

 

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Puis replanter.

Pour aboutir finalement à ceci:

 

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Par contre, il n'y avait rien entre le terrain de la voisine et le nôtre (depuis, le champ situé derrière nous appartient).

Dans ce cas, nous partions de zéro.

Nous avons donc, toujours suivant les mêmes principes, mis en place ceci:

 

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Qui finit par devenir cela:

 

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Encore une fois, les haies sont constituées d'espèces différentes.

Nous y revenons dans un article intitulé "planter des haies".

 

Prenons un exemple d'association d'espèces: il est très utile de planter un éléagnus à proximité lorsque l'on plante un arbre fruitier. 

Celui-ci est un arbuste, donc il ne gênera pas l'arbre.

De plus, il fixe l'azote autour de ses racines, ce qui stimulera la croissance du jeune fruitier.

Ici, un éléagnus (marqué par une flèche rouge), un jeune prunier (marqué par une flèche bleue) , et un olivier derrière:

 

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Là aussi, ce n'est qu'un exemple, et il en est bien d'autres de ce type.

 

Le premier principe de la permaculture: multiplier les espèces, ne sert pas qu'au plaisir des yeux, ni à préserver la biodiversité.

Il faut mélanger les espèces afin que chacune bénéficie de la présence des autres.

Par le biais des interactions produites par leur diversité.

 

Ceci est la base de n'importe quel écosystème.

Ne pas le respecter aboutit, à grande échelle, à d'inéluctables catastrophes, dont certaines sont décrites dans le magnifique livre "Effondrement":

 

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 (droits réservés)

 

Le non respect des règles de la nature a purement et simplement abouti, dans certains cas, à la disparition de peuples et civilisations entiers.

Si la nature produit des écosystèmes complexes, ce n'est pas par hasard.

Hélas, l'homme n'est pas toujours capable de comprendre qu'elle est un modèle dont il doit s'inspirer.

Par contre, si nous nous contentons simplement de faire avec la nature, nous obtiendrons des résultats magnifiques, qui n'ont pas fini de nous surprendre. 

A cet égard, suivre le lien: http://positivr.fr/permaculture-ferme-bec-hellouin-rentable.

Il est une source d'inspiration.

 

 

 

 

 

 

 



23/11/2016
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