Résultats et constatations: la prairie
Dans l'un des articles du blog concernant la permaculture (premier précepte: la diversité), nous mettons en garde contre le gazon.
Celui-ci, étant une monoculture, impacte la biodiversité, et n'offre à nos yeux qu'une triste uniformité.
Par ailleurs, le gazon nécessite d'être arrosé fréquemment.
Nous oblige à utiliser des engrais chimiques.
Et, paradoxalement, des herbicides.
Ces derniers seront évidemment sélectifs, ne s'attaquant qu'aux mousses.
En ce qui nous concerne, nous avons logiquement opté pour de la prairie sauvage.
Parce que nous sommes en Provence, celle-ci évolue spontanément vers une prairie "sèche" (terrains calcaires, peu de précipitations).
Cela ne nécessite, bien sûr, aucune substance chimique.
Et surtout nous offre, au printemps, le spectacle de fleurs discrètes, mais très belles.
Quelques orchidées.
Ophrys sphegodes (3) (ophrys araignée) :
Himantoglossum robertianum (3) (orchis géant):
Plusieurs espèces de géraniums sauvages:
Des euphorbes:
Des Dames d'onze heures:
Des nigelles:
Il en est bien d'autres (muscari, véronique, coquelicot, cardamine, lamier, pâquerette, laiteron...).
Certaines sont présentées dans l'article "Le début du printemps".
Ce type de prairie présente de multiples intérêts en termes de permaculture.
Il favorise les auxiliaires du sol (cloportes, collemboles, oribates, nématodes...).
Il ne nécessite qu'un arrosage minimum.
Il permet à la biodiversité de trouver ses conditions de vie (au contraire des gazons qui sont des cimetières).
Andrena dorsata (2) sur un laiteron:
Amegilla sp. (3) sur du lamier:
Bombylius trichurus (3) sur de la cardamine:
Bombylius analis (3) sur une véronique:
Chrysotoxum cautum (3) sur une euphorbe:
Nous ne comprenons pas très bien pourquoi s'acharner à obtenir ceci (un gazon):
(droits réservés)
Qui nécessite herbicides, engrais chimiques et, au final, stérilise le sol.
Plutôt que profiter de cela (notre prairie):
Qui ne nécessite rien et permet au sol de se régénérer.
Pour autant, nous entretenons un minimum notre prairie.
Mais les tontes que nous pratiquons sont toujours en coupe haute (sept centimètres), et pas trop nombreuses.
De manière à ne pas tout massacrer.
Ici, après la tonte:
Et, surtout, nous ne nous acharnons pas à "bien dégager sur les côtés".
Il est nécessaire que subsistent quelques îlots, de façon à ce que les auxiliaires (insectes, reptiles, etc.) trouvent la tranquillité dont ils ont besoin.
Ils pourront ainsi bénéficier d'espaces pour leur repos, leur reproduction et leurs mues éventuelles.
La prairie est un écosystème complexe.
Spontanément, plusieurs espèces d'herbacées vont s'y développer et constituer la "strate herbacée".
Dans certains coins du jardin, nous laissons la prairie livrée à elle-même.
Plusieurs exemples d'espèces appartenant à la strate herbacée:
Laiteron, cardamine, véronique, mauve, trèfle, plantain, géranium bec-de-grue...
Euphorbe, chardon Marie, géranium mou, renoncule, folle-avoine, lamier, oseille...
La strate arbustive vient compléter la strate herbacée.
Dans un premier temps, les épineux se développent (aubépines, ronces des bois) ainsi que les genets.
Puis les arbres (ormeaux, amandiers, figuiers...)
Les ormeaux, atteints par la graphiose, meurent tous les ans, mais se régénèrent spontanément.
Nous n'abusons pas des strates arbustives, mais nous les laissons, en quelques endroits, se développer.
En plus de favoriser la biodiversité végétale, cela constitue d'excellents abris pour les auxiliaires animaux.
Accessoirement, nous adorons les mures produites par les ronciers.
En conclusion, nous allons nous compromettre en pratiquant un peu d'autosatisfaction.
Nous détestons le gazon.
Et nous adorons notre prairie.
Qu'elle soit bordélique.
Ou un peu mieux entretenue.
Les prairies ne sont pas, à proprement parler, des espaces naturels.
Elles résultent, le plus souvent, de la déforestation.
Si certaines prairies sont sauvages, la plupart sont "semi-naturelles".
Mais toutes les prairies sont utiles.
Elles protègent les sols, la biodiversité, les ressources en eau, et représentent des puits de carbone non négligeables.
Une prairie peut comporter plusieurs centaines d'espèces de plantes et de champignons par hectare.
Hélas, les prairies régressent.
Elles constituent même le milieu naturel qui régresse le plus vite en France métropolitaine.
Donc, oubliez le gazon.
Planter de la prairie.
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