Le jardin de Choui et Leia voyage
Nous commencerons cet article par une photo d'oiseau.
Tout le monde, au premier coup d’œil, constatera que l'oiseau en question n'a pas été rencontré en France.
Rhamphocelus passerinii (3) (Tangara à croupion rouge, mâle):
Cette photo, nous l'avons prise chez notre fils, qui vit à l'étranger.
En voici une autre.
Rhamphocelus passerinii (3) (Tangara à croupion rouge femelle):
Quel rapport avec le jardin de Choui et Leia, en dehors du fait qu'il s'agit là de photos prises dans le jardin de notre fils?
Quel rapport avec le sujet initial de notre blog (biodiversité, permaculture, entomologie)?
A priori aucun, si ce n'est que le pays où vit notre fils est le Costa Rica.
Un pays qui a interdit les zoos.
Cebus capucinus (3) (sapajou capucin) en liberté:
Un pays qui a interdit la chasse.
Caïman crocodilus (3) (caïman à lunettes):
Un pays dont 25 % du territoire sont occupés par des parcs nationaux.
Parc de Manuel Antonio:
Un pays qui a stoppé la déforestation.
Parc du quetzal:
Un pays qui protège sa biodiversité:
Éclosion de tortues sur une plage du Pacifique, pas loin de Quepos.
Chelonia olivacea (3) (tortue olivâtre):
Singes écureuils rendus à la liberté après des soins dans un centre de sauvetage pour animaux, toujours à côté de Quepos.
Saïmiri sciureus (3) (singe-écureuil):
Ils sont en forme:
Etc.
Bien sûr, tout n'est pas parfait au Costa Rica.
Il n'est que de se pencher sur son agriculture.
En particulier en ce qui concerne l'exportation de bananes et d'huile de palme.
Tout n'est pas parfait, mais il existe dans ce pays des phénomènes incroyables.
Que l'on peine à imaginer lorsque l'on vit en France et que l'on s'intéresse à la biodiversité.
Depuis que notre blog fut créé, nous n'avons publié aucun article sur les mammifères, aucun sur les reptiles et batraciens, et très peu sur les oiseaux.
Pour une raison simple: nous sommes des photographes amateurs.
Nous consacrons un peu de temps à l'observation de la nature qui est située à notre proximité.
Mais, comme nous ne sommes pas retraités, ce temps est limité.
Résultat: nous voyons beaucoup d'animaux autour de chez nous.
Hélas, à l'exception des insectes, la plupart du temps, nous n'avons pas réussi à les prendre en photo.
Ainsi, aucun cliché de mammifères.
Pourtant, nous en rencontrons plusieurs (souris, mulots, lapins, écureuils, renards, sangliers, hérissons, chauve-souris...)
Très peu de clichés de reptiles et batraciens.
Podarcis muralis (3) (lézard des murailles):
Pelophylax sp. (3) (grenouille verte):
Nous en avons raté beaucoup (lézard ocellé, crapaud commun, crapaud calamite, couleuvre à collier, etc.)
Trop peu de clichés d'oiseaux.
Prunella modularis (3) (accenteur mouchet):
Motacilla alba (3) (bergeronnette grise):
Nous en avons raté aussi beaucoup (milan noir, épervier, buse variable, pic vert, pic épeiche, troglodyte mignon, rouge-queue, gros-bec, bruant jaune, torcol fourmilier...)
Pourquoi?
C'est très simple: les mammifères sauvages sont rares et se cachent.
De même que les reptiles.
Les oiseaux ne se laissent pas approcher.
Nous n'avons passé que quinze jours au Costa Rica.
Notre premier but n'était pas de prendre des photos d'animaux.
Nous n'avons donc pris que quelques clichés, au gré de rencontres occasionnelles.
Dans ce premier article, nous ne publierons que les photos d'oiseaux que nous avons réalisées dans le jardin de Laurent et Justine.
Rhamphostus ambiguus (3) (toucan tocard):
Myiozetetes similis (3) (tyran sociable):
Cela nous a pris deux ans pour immortaliser une vingtaine d'espèces autour de chez nous (et pas un seul rapace).
Dix jours uniquement pour presque autant d'espèces dans un seul jardin au Costa Rica.
Thraupis episcopus (3) (tangara évêque):
Crotophaga sulcirostris (3) (ani à bec cannelé):
Pitangus sulphuratus (2) (tyran quiquivi):
Tityra inquisitor (3) (tityre à tête noire):
Dont un rapace.
Rupornis magnirostris (3) (buse à gros bec):
Pourquoi une telle différence?
Certes, il y a dans ce petit pays un millier d'espèces, contre environ 400 en France.
Amazonas automnalis (3) (amazone à lores rouges):
Mais cela ne suffit pas.
La vraie différence est que la totalité des espèces sont protégées au Costa Rica.
Et que la chasse y est interdite.
Résultat: les oiseaux sont là.
Ara macao (3) (ara rouge):
Ils ne se sentent pas en danger.
Quiscalus mexicanus (3) (quiscale à longue queue):
Donc, non seulement ils s'approchent de nous.
Scardafella inca (3) (colombe inca):
Mais ils ne s'enfuient pas à tire d’ailes au moindre geste, au moindre bruit.
Brotogeris jugularis (3) (toui à menton d'or):
Les oiseaux du Costa Rica ne prennent pas la pose.
Patagioenas cayennensis (3) (pigeon rousset):
Mais ils se laissent photographier à courte distance.
Tyrannus verticalis (3) (tyran de l'ouest):
Nous permettant de réaliser des clichés avec un simple zoom 50/300mm.
Quand il nous faudrait posséder en France un énorme téléobjectif pour obtenir des photos équivalentes.
Pteroglossus frantzii (3) (araçari à bec ardent):
Tout cela, qui est normal là-bas, est ici incroyable.
Essayons simplement d'imaginer 10 ans d'interdiction de la chasse en France.
Nous pourrions approcher n'importe quelle espèce d'oiseau aussi facilement que celui-ci:
Erithacus rubecula (3) (rouge-gorge):
Essayons d'envisager autre chose qu'une agriculture intensive, basée sur la monoculture.
Une agriculture qui respecterait les haies, les bocages, les bois...
Ces espèces-là ne seraient pas menacées:
Chloris chloris (3) (verdier d'Europe):
Carduelis carduelis (3) (chardonneret élégant):
Serinus serinus (3) (serin cini):
Or, toutes ces espèces sont en danger.
Le recul des prairies naturelles, des haies, des jachères, des chaumes hivernaux...
Tout ceci contribue à une chute drastique des effectifs de ces trois espèces qui, naguère, étaient très répandues.
Où voulez-vous qu'elles trouvent leur place dans les déserts verts de la monoculture?
(droits réservés)
Il y a vingt ans en arrière, c'étaient des groupes de chardonnerets d'une dizaine d'individus qui visitaient nos mangeoires.
Au printemps, les piaillements incessants des serins nous cassaient les oreilles.
Les verdiers étaient plus rares, mais nous en rencontrions toujours quelques-uns.
Pendant trois années successives, ces trois passereaux ne se sont plus montrés.
L'hiver dernier, nous avons rencontrés à nouveau quelques individus dans chacune des espèces.
Espoir?
Peut-être...
Mais ne devrions-nous pas prendre exemple sur le Costa Rica?
Ce pays qui a compris que sa biodiversité, à côté des préoccupations d'ordre écologique, représentait aussi un véritable atout économique.
Les mesures coercitives ne fonctionnent jamais.
Par contre, il reste toujours la possibilité de se faire du pognon en étant moins cons.
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