LE JARDIN DE CHOUI ET LEIA

LE JARDIN DE CHOUI ET LEIA

Qui est qui?

Nous sommes des entomologistes amateurs.

Encore faut-il préciser des amateurs débutants.

En commençant, nous n'avions pas mesuré l'ampleur des problèmes posés par l'identification des insectes rencontrés dans notre jardin.

Le nombre d'espèces d'insectes en France dépasse 30000.

Cela nous signale l'ampleur de la tâche, ainsi que les difficultés potentielles.

Ne nous plaignons pas, nous pourrions vivre en zone subtropicale.

 

Certaines espèces d'insectes ne posent aucun problème d'identification.

Iphiclides podalirius (3) (flambé):

 

PAPILIONIDAE Iphiclides podalirius 5 (flambé).JPG

 

Anthrax anthrax (3):

 

BOMBYLIIDAE Anthrax anthrax 4.JPG

 

Eurydema ornata (3) (punaise rouge du chou):

 

PENTATOMIDAE Eurydema ornata 3.JPG

 

Crocothemis erythrea (3) (crocothémis écarlate):

 

LIBELLULIDAE Crocothemis erythrea 2 (crocothémis écarlate mâle).JPG

 

Ce ne sont que quelques exemples.

Il en est, heureusement, beaucoup d'autres.

 

Même dans les familles réputées difficiles, il est quelques cas où l'identification est simple.

Lasioglossum calceatum (3) (lasioglosse chaussée):

 

HALICTIDAE Lasioglossum calceatum 1.JPG

 

D'autres paraissent évidentes, mais nécessitent un peu plus d'attention.

Ainsi, les deux coléoptères qui suivent sont communément appelés "rhinocéros".

Il s'agit de deux femelles.

Mais de deux espèces différentes.

Phyllognathus excavatus (3):

 

DYNASTIDAE Phyllognathus excavatus 1 (rhinoceros femelle).JPG

 

Oryctes nasicornis (3):

 

DYNASTIDAE Oryctes nasicornis 2.JPG

 

Dans de nombreux cas, sans expérience, la première impression est rarement la bonne.

Voici plusieurs exemples de fausses pistes qui peuvent conduire l'amateur à des erreurs grossières.

 

L'espèce qui suit N'EST PAS une drosophile.

Tetanocera elata (2):

 

SCIOMYZIDAE Tetanocera elata 1.JPG

 

Ceci EST une grande sauterelle verte, mais à l'état larvaire.

Tettigonia viridissima (3):

 

TETTIGONIIDAE Tettigonia viridissima 3.JPG

 

Alors que ceci N'EST PAS une grande sauterelle verte.

Leptophyes punctassima (3) (leptophye ponctuée):

 

PHANEROPTERIDAE Leptophyes punctassima (leptophye ponctuée).JPG

 

Ceci N'EST PAS un gendarme (alors qu'il apparaît dans les images de "gendarme" proposées par Google).

Lygaeus equestris (3) (punaise écuyère):

 

LYGAEIDAE Lygaes equestris 1.JPG

 

Parfois le sexe et la maturation compliquent la tâche.

Par exemple ceci EST une æschne mixte.

Il s'agit d'un mâle, mais d'un jeune mâle, sinon il serait en partie bleu.

Aeshna mixta (3) (æschne mixte):

 

AESHNIDAE Aeshna mixta 2 (aeschne mixte jeune mâle).JPG

 

Dans d'autres cas, un certain polymorphisme se rencontre.

Ainsi, ceci EST un agrion élégant, bien que son thorax ne soit pas bleu ciel, mais plutôt violet.

Ishnura elegans (3):

 

COENAGRIONIDAE Ischnura elegans 2 (agrion élégant).JPG

 

Chez beaucoup d'espèces, il existe un dysmorphisme sexuel.

Parfois flagrant.

Sympetrum fonscolombii (3) mâle:

 

LIBELLULIDAE Sympetrum fonscolombii 10 (sympetrum à nervures rouges mâle).JPG

 

Sympetrum fonscolombii (3) femelle:

 

LIBELLULIDAE Sympetrum fonscolombii 9 (sympetrum à nervures rouges femelle).JPG 

 

Parfois un peu moins.

Polistes sp. (3) mâle:

 

VESPIDAE Polistes nimpha.JPG

 

Polistes sp. (3) femelle:

 

VESPIDAE Polistes gallicus 1 (poliste gaulois).JPG 

 

Dans le cas de deux espèces proches, les choses se compliquent sensiblement.

Catocala elocata (2) (ou peut-être nupta):

 

EREBIDAE Catocala elocata 1 (déplacée).JPG

 

Catocala nupta (1) (ou peut-être elocata):

 

EREBIDAE Catocala nupta (mariée).JPG 

 

En voici une autre, du même genre.

Catocala conjuncta (3):

 

EREBIDAE Catocala conjuncta 3 (conjointe).JPG 

 

Parfois, c'est encore pire.

Eumenes mediterraneus (2):

 

VESPIDAE Eumenes mediterraneus 1.JPG
 

Eumenes coarctatus (1):

 

VESPIDAE Eumenes coarctatus.JPG 

 

Dans ces deux cas, nous avons fait appel à notre mauvaise foi.

Il est impossible de trouver l'espèce dans le genre Eumenes à partir d'une photo.

Ce n'est pas, et de loin, le seul genre dans ce cas.

D'autres déterminations sont aussi quasiment impossibles, même pour un entomologiste  chevronné.

Halictus sp. (3):

 

HALICTIDAE Halictus 2.JPG
 

Lasioglossum sp. (3):

 

IMG_0419.JPG
 

L'un des pires cauchemars est rencontré chez les criquets (cf. article "le cauchemar d'un entomologiste débutant").

Les formes larvaires ne peuvent être reconnues que par des entomologistes professionnels.

Les trois clichés qui suivent sont longtemps restés dans nos fichiers "indéterminés".

Nous avons pu arriver à une identification grâce au groupe Facebook "Orthoptères de France".

En fait, il s'agissait d'une seule et même espèce.

Pezotettix giornae (2) (criquet pansu):

 

XXX 5.JPG

 

Pezotettix giornae (3) (criquet pansu):

 

XXX 6.JPG

 

Pezotettix giornae (3) (criquet pansu):

 

XXX 8.JPG

 

On l'a vu, certains insectes sont très connus, et très faciles à reconnaître.

Il s'agit souvent de spécimens appartenant à des familles dont les espèces sont de grande taille.

Dorcus parallelipipedus (3) (petite biche):

 

LUCANIDAE Dorcus parallelipipedus 2 (petite biche SP).JPG

 

Argynnis pandora (3) (cardinal):

 

NYMPHALIDAE Argynnis pandora 1 (cardinal).JPG

 

A la rigueur de familles dont le nombre de représentants est réduit.

Ce qui limite la recherche.

Thereva aurata (3):

 

THERAVIDAE Thereva aurata 2.JPG

  

Parfois, le nombre d'espèces est tel pour une même famille que celle-ci constitue une friche pour l'entomologie.

C'est le cas, en particulier, pour les ichneumons.

Si certains sont bien connus, c'est loin d'être la règle.

Ophion luteus (3):

 

ICHNEUMONIDAE Ophion luteus 1.JPG

 

Grande famille, très peu étudiée, beaucoup d'espèces d'ichneumons existant en France ne sont même pas répertoriées.

Dans ces cas, il faut se contenter du genre.

Cyanopterus sp.:

 

IMGP8916.JPG
 

Ou de la sous-famille.

Banchinae:

 

ICHNEUMONIDAE Banchinae.JPG

 

Voire simplement de la famille.

Ichneumonidae:

 

IMGP6925 (2).JPG

 

Pour les genres dont les représentants sont très petits, la difficulté augmente.

De même, bien sûr, que pour les raretés.

Et ainsi de suite...

 

Entomologistes débutants, les déterminations sont parfois très difficiles pour nous.

Mais nous essayons de prendre les choses au sérieux, à la mesure de nos moyens.

Nous n'identifions jamais une espèce qui nous parait difficile sans passer du temps en recherche.

 

Parfois nous commettons des erreurs, et tentons toujours de les corriger.

Par exemple, dans un premier temps, nous avions confondu celle-ci...

Corizus hyoscyami (3) (punaise de la jusquiame):

 

RHOPALIDAE Corizus hyoscyami 4.JPG

 

...avec celle-là, qui ne fait même pas partie de la même famille.

Spilostethus pandurus (3):

 

LYGAEIDAE Spilostethus pandurus 3.JPG

 

Ou, encore pire, cru pendant longtemps que celle-ci appartenait au genre Eumenes, dont l'abdomen est "sensiblement" différent.

Allodynerus delphinalis (2):

 

VESPIDAE Allodynerus delphinalis 1.JPG

 

Au moins, dans ce cas, avions-nous affaire à deux membres de la famille des Vespidae.

Voici Eumenes, genre dont les espèces, on l'a vu, sont quasiment impossibles à différencier.

Et pour lesquelles nous sommes de "mauvaise foi".

Eumenes pomiformis (1):

 

VESPIDAE Eumenes pomiformis.JPG 

 

Que doit donc faire celui qui débute en entomologie?

En premier se procurer des livres.

Ceux qui sont "généralistes", c'est-à-dire qui traitent de tous les insectes, sont rarement intéressants.

Ils fournissent quelques exemples par famille.

A moins d'un coup de bol, il y a peu de chance pour qu'on y retrouve l'insecte qu'on vient de photographier.

 

Une exception toutefois. 

Un ouvrage nous semble mériter d'être cité.

Il s'agit de "Insectes de France et d'Europe occidentale", de Michael Chinery, édité chez Flammarion.

Pour un débutant, cet ouvrage est essentiel.

Il traite de toutes les familles, donc ne se veut pas exhaustif.

Pour autant, plus de 2000 espèces y sont présentées, les dessins sont magnifiques, et la présentation très intelligente.

On ne s'y perd pas, et il nous ouvre beaucoup de pistes.

 

 

(droits réservés)

 

Certains ouvrages sont consacrés à une seule famille.

Mais tous ne sont pas intéressants pour autant.

Voici un exemple de livre consacré à une seule famille très bien fait selon nous.

C'est-à-dire didactique et exhaustif.

 

Electre_978-2-603-01899-6_9782603018996.jpg

 

Les deux ouvrages "Orthoptères de France" et "Libellules de France", publiés chez Biotope, sont aussi très bien.

 

Sur internet, les sites principaux sur lesquels nous passons du temps sont:

Papillons de France métropolitaine

http://papillons-fr.net

Les carnets du lépidoptériste français

http://www.lepinet.fr

Le monde des insectes

http://www.insecte.org/forum/index.php

Quel est cet animal?

http://www.quelestcetanimal.com

Galerie de l'observatoire du Gard (département limitrophe)

http://www.naturedugard.org

Les insectes

http://aramel.free.fr/ 

Il en est beaucoup d'autres, mais il serait rébarbatif de les citer tous.

 

Un point sur le site "Le monde des insectes": indiscutablement, il s'agit d'un des meilleurs, si ce n'est le meilleur site (forum) français concernant l'entomologie.

La galerie présentée est considérable, et représente un lieu de recherche passionnant et très instructif.

Le forum fonctionne parfaitement.

Ses modérateurs et administrateurs sont très réactifs, de même que beaucoup de ses membres confirmés.

La plupart de ses animateurs sont des entomologistes professionnels, dont les connaissances en la matière dépassent largement celles de n'importe quel amateur.

Le site nous incite donc à une grande humilité.

Il nous fait accepter que, à moins d'y passer des années, nous resterons incompétents en matière de nervation, habitus, pronotum, cerques, tegmina, articles antennaires, tergites, clypeus...

Il est fortement conseillé à un entomologiste débutant d'y participer "prudemment".

Car, s'il commet des approximations entomologiques ou photographiques, cela suscitera quelques remarques.

 

bart-bonnet-ane-595x793.gif

(droits réservés)

 

Dans ces cas, il faut faire fi de sa susceptibilité, et en profiter pour progresser.

Parfois, nous bénéficions d’encouragements, mais le fait est que le forum n'est pas laudatif.

C'est aussi l'une de ses qualités.

 

Enfin, certains groupes "Facebook" sont très intéressants.

Le groupe "Orthoptères de France" déjà cité.

D'autres:

"Wild bees, wasps and ants of Europe".

"Entomologie France".

"Abeilles sauvages et insectes butineurs de France".

"Papillons nocturnes".

 

Malgré toutes les difficultés, l'entomologiste amateur peut donc se lancer.

Il suffit, pour cela, d'avoir un jardin et de posséder un reflex numérique.

Pour ceux qui n'ont pas de jardin, il reste évidemment tous les espaces naturels à notre disposition.

Cela est l'occasion de faire de belles ballades.

 

explorateur-17914486.jpg
(droits réservés)

 

Au début rien n'est évident.

Puis, petit à petit, on commence à se retrouver un peu dans le labyrinthe de la taxonomie.

Et, si l'on commet des erreurs, il n'y a pas mort d'homme.

L'essentiel étant de ne jamais faire preuve de mauvaise foi (cf. l'article intitulé "La mauvaise foi").



29/10/2016
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