LE JARDIN DE CHOUI ET LEIA

LE JARDIN DE CHOUI ET LEIA

Faisons un point!

Il n'y a pas si longtemps que nous avons commencé à prendre nos premières photos d'insectes.

Nous n'avions aucune idée de ce qui allait suivre.

Au début, nous ne photographions que les papillons et les libellules.

Parce que ce sont les insectes les plus gros.

Et, en apparence, les plus beaux.

Limenitis reducta (3) (sylvain azuré):

 

NYMPHALIDAE Limenitis reducta 7.JPG

 

Sympetrum sanguineum (3) (femelle):

 

LIBELLULIDAE Sympetrum sanguineum 2 (sympetrum rouge sang femelle).JPG
 

Puis, nous nous sommes procurés quelques bouquins de référence.

Et nous avons commencé à photographier tout ce qui se présentait à nous.

Au risque de devenir un peu dingos...

 

alg-apocalypse-now-jpg.jpg

(droits réservés)

 

Nous avons compris assez vite que nous avions ouvert une porte sur un univers immense.

Un univers qui est pourtant là, à proximité immédiate.

Mais que, pour la plupart d'entre nous, nous ne connaissons pas.

 

En choisissant les papillons de jour et les libellules, en fait, nous avions mal commencé.

En effet, il est très probable que nous ne rencontrerons plus beaucoup de nouvelles espèces à l'avenir.

Ces deux catégories (les odonates constituent un ordre, les rhopalocères une partie de l'ordre des lépidoptères) comprennent les insectes parmi les plus visibles.

Mais comptent relativement peu d'espèces.

Il existe moins d'une centaine d'odonates en France (libellules et demoiselles).

Les rhopalocères (papillons de jour) comptent environ 250 espèces en France.

 

Pyrrhosoma nymphula (3) (petite nymphe au corps de feu):

 

COENAGRIONIDAE Pyrrhosoma nymphula 1.JPG

 

Aglais urticae (3) (petite tortue):

 

NYMPHALIDAE Aglais urticae 3.JPG

 

Pour les odonates et pour les rhopalocères, le total de nos observations représente environ 20% des espèces présentes en France.

Si l'on considère que nous habitons en plaine et dans la région PACA, il est évident que certaines espèces nous échapperons pour toujours.

Par ailleurs, dans la mesure où nous restons concentrés sur notre seul jardin, donc sur quelques biotopes spécifiques, nous ne pouvons guère espérer mieux.

 

Nous aurions pu en rester là.

Mais notre curiosité nous a poussé un peu plus loin...

 

Notre jardin présente plusieurs avantages.

Il est très grand (plus d'un hectare), et très diversifié.

S'y côtoient des haies, des arbres, des plate-bandes, de la prairie, un peu de sous-bois, un potager, des zones de friches, une zone inondable, une mare, trois bassins...

Les espèces végétales sont multiples, qu'elles soient sauvages ou cultivées.

Et, surtout, tout l'espace à notre disposition est complètement exempt d'intrants.

 

IMGP5808.JPG

 

IMGP5642.JPG

 

IMGP5804.JPG

 

Nous n'avons pas de références, mais plusieurs centaines d'espèces d'insectes doivent l'habiter.

Certainement même plusieurs milliers.

Le temps qu'il nous reste à vivre ne suffira pas à en faire le tour.

 

Comment avançons-nous ces chiffres?

Prenons, en premier, l'exemple des papillons.

Les rhopalocères, déjà cités, correspondent à tous les papillons qui ont des antennes dont la forme rappelle une massue.

Ou un club de golf, si vous préférez.

Gonepteryx cleopatra (3) (citron de Provence):

 

PIERIDAE Gonepteryx cleopatra 6.JPG

 

Ce sont les "papillons de jour".

Ils sont représentés en France par cinq familles.

Les "autres papillons" en comptent plus de soixante.

Le nombre total d'espèces de lépidoptères est estimé à plus de 5000.

Soit 4750 espèces différentes de papillons "de nuit".

C'est énorme.

Camptogramma bilineata (3) (brocatelle d'or):

 

GEOMETRIDAE Camptogramma bilineata 3.JPG

 

Nous ne reviendrons pas ici sur la distinction entre papillons de "nuit" et de "jour", qui est aujourd'hui obsolète.

Voir, sur ce sujet, les articles "Cinq ans plus tard, encore d'autres papillons" et "Des papillons de nuit le jour".

 

Il faut préciser que nous ne cherchons plus à photographier ceci plutôt que cela.

Et que nous ne passons pas tout notre temps l’œil rivé sur nos objectifs.

En gros, nous devons passer, en moyenne, deux à trois heures par semaine à prendre des photos.

Moyennant quoi, nous avons rencontré, la première année, une quarantaine d'espèces différentes de lépidoptères dans le jardin, toutes familles confondues.

A peu près autant l'année suivante.

Et, depuis, nous en rencontrons encore.

 

Certaines assez banales, que nous avions raté jusque là.

Pyralis farinalis (3) (pyrale de la farine):

 

PYRALIDAE Pyralis farinalis 2.JPG
 

Spilosoma lubricipeda (3) (écaille tigrée):

 

EREBIDAE Spilosoma lubricipeda (écaille tigrée).JPG

 

D'autres moins fréquentes.

Grapholita janthinana (3) (tordeuse de l'aubépine):

 

TORTRICIDAE Grapholita janthinana.JPG
 

Chrysodeixis chalcites (3):

 

NOCTUIDAE Chrysodeixis chalcites 1 (plusie chalcite).JPG
 

Etc.

 

Nous avons compris, au fil du temps, qu'il faut toujours photographier les insectes que l'on rencontre.

Au début, on a tendance à abandonner ceux que l'on connait déjà.

Puis on apprend que bon nombre d'espèces se ressemblent entre elles énormément.

Eudonia delunella (3) (eudorée des lichens):

 

CRAMBIDAE Eudonia delunella (eudorée des lichens).JPG
 

Eudonia angustea (2) (eudorée anguleuse):

 

CRAMBIDAE Eudonia angustea 1 (eudorée anguleuse).JPG

 

Si l'on essaie d'être exhaustif, il faut tout photographier.

Sinon, on en ratera pas mal.

Catocala conversa (2) (compagne):

 

EREBIDAE Catocala conversa 2.JPG

 

Catocala nupta (2) (mariée):

 

EREBIDAE Catocala nupta (mariée).JPG

 

Prendre beaucoup de photos ne pose pas de problèmes avec les appareils numériques.

Les capacités de stockage de nos ordinateurs sont énormes.

Une fois triées et stockées, certaines bestioles restent longtemps dans les fichiers indéterminés.

Mais on finit toujours, un jour ou l'autre, par y revenir et parvenir à les identifier.

Euclidia glyphica (3) (doublure jaune):

 

EREBIDAE Euclidia glyphica.JPG

 

Scythris scopolella (3):

 

SCYTHRIDIDAE Scythris scopolella 2.JPG

 

Eurodachta pallicornella (3):

 

LECITHOCERIDAE Eurodachtha pallicornella.JPG

 

En général, nous prenons nos photos le jour.

Cela ne nous empêche pas de photographier des papillons de "nuit".

En effet, le comportement de certain est strictement diurne.

Tinthia tineiformis (3) (sésie teigne):

 

SESIIDAE Tinthia tineiformis 1 (sésie teigne).JPG
 

Hemaris fuciformis (3) (sphinx gazé):

 

SPHINGIDAE Hemaris fuciformis.JPG
 

Et beaucoup, bien qu'ils soient alors peu actifs, s'aperçoivent aussi le jour. 

Eurodachta pallicornella (3):

 

LECITHOCERIDAE Eurodachtha pallicornella.JPG

 

Cnaemidophorus rhododactyla (3):

 

PTEROPHORIDAE Cnaemidophorus rhododactyla 2.JPG

 

Pour autant, il nous arrive parfois de photographier des "papillons de nuit" la nuit.

En général à l'intérieur de la maison.

Peribatodes rhomboidaria (2) (boarmie commune):

 

GEOMETRIDAE Peribatodes rhomboidaria (boarmie commune).JPG
 

Idaea ostrinaria (3) (acidalie purpurine):

 

GEOMETRIDAE Idaea ostrinaria (acidalie purpurine).JPG

  

Mais nous n'avons guère utilisé les pièges lumineux.

Sauf accidentellement.

Agrius convolvuli (3) (sphinx du liseron):

 

SPHINGIDAE Agrius convolvuli (sphinx du liseron).JPG

 

Il nous reste encore donc bien des pistes en ce qui concerne les papillons. 

 

Passons à un autre exemple, celui des coléoptères. 

Tituboea biguttata (3):

 

CHRYSOMELIDAE Tituboea biguttata 2.JPG
 

Ils approchent les 10000 espèces différentes en France.

Soit deux fois plus que les lépidoptères.

Cent fois plus que les odonates.

A ce titre, ils représentent l'ordre le plus diversifié.

Oedemera flavipes (2) (oedemère à tibias jaunes):

 

OEDEMERIDAE Oedemera flavipes 1.JPG
 

Avec un nombre si important d'espèces, nous pouvons supposer que nous sommes loin d'en avoir fini avec eux.

Polydrusus impressifrons (2):

 

CURCULIONIDAE Polydrusus impressifrons.JPG
 

La principale difficulté avec les coléoptères est de les identifier.

Car rares sont les espèces vraiment connues.

Oryctes nasicornis (3) (rhinocéros):

 

DYNASTIDAE Oryctes nasicornis.JPG

 

Harmonia axyridis (3) (coccinelle asiatique):

 

COCCINELLIDAE Harmonia axyridis 2.JPG

 

A force de s'y intéresser, on parvient, à l'allure générale de l'insecte, à deviner à quelle famille il appartient.

Ainsi le suivant est une cantharide (Cantharidae).

Avec une vingtaine de membres, la famille n'est pas énorme.

Dans ce cas, si l'on cherche dans la famille, on trouve (en général) l'espèce.

Cantharis rustica (3) (téléphore moine):

 

CANTHARIDAE Cantharis rustica 2.JPG

 

Les deux suivants sont des oedemères (Oedemeridae).

Avec une quinzaine de genres différents, la famille est encore plus petite.

Il suffit  d'en faire le tour complet pour trouver la bestiole.

Nacerdes carniolica (3):

 

OEDEMERIDAE Nacerdes carniolica.JPG

 

Oedemera barbara (2):

 

OEDEMERIDAE Oedemera barbara.JPG

 

Lorsqu'il s'agit d'une coccinelle, avec une soixantaine de genres, il faut faire preuve d'un peu plus de patience.

Au moins est-il facile de comprendre qu'il s'agit d'une coccinelle.

Coccinula quatuordecimpustulata (3) (coccinelle à 14 points):

 

COCCINELLIDAE Coccinula quatuordecimpustulata.JPG

 

Les buprestes, avec une cinquantaine de genres, restent accessibles.

Leur allure générale permet aussi de deviner que l'on a affaire à un bupreste.

Comme la plupart des coléoptères, ils présentent un avantage.

Beaucoup d'espèces sont suffisamment caractéristiques pour ne pas être confondues.

Anthaxia ignipennis (3) (anthaxie à élytres rouges):

 

BUPRESTIDAE Anthaxia ignipennis 1.JPG

 

Coraebus rubi (3) (bupreste du rosier):

 

BUPRESTIDAE Coraebus rubi.JPG

 

Buprestis octoguttata (3) (bupreste à huit taches):

 

BUPRESTIDAE Buprestis octoguttata 2.JPG

 

Attention toutefois. 

Cette règle est loin d'être absolue.

Parfois, l'identification est difficile.

Anthaxia nitidula (1) (anthaxie coquette):

 

BUPRESTIDAE Anthaxia nitidula 1.JPG

 

Certaines espèces se ressemblent énormément.

Agrilus cuprescens (1) in copula:

 

BUPRESTIDAE Agrilus sp. 2.JPG
 

Agrilus olivicolor (1) in copula encore (décidément, les Agrilus ont la santé):

 

BUPRESTIDAE Agrilus olivicolor.JPG

 

Par contre, lorsque l'on a affaire à une famille nombreuse, il ne faut pas craquer.

Ainsi les taupins (Elateridae) ont, eux aussi, une allure générale caractéristique.

Mais ils comptent une centaine de genres, et sont souvent difficiles à déterminer.

Athous haemorrhoidalis (1):

 

ELATERIDAE Athous haemorrhoidalis.JPG

 

Les chrysomèles comptent 150 genres différents.  

Chrysolina fastuosa (3) (chrysomèle fastueuse):

 

CHRYSOMELIDAE Chrysolina fastuosa 1.JPG
 

Chrysolina bankii (2) (chrysomèle de Banks):

 

CHRYSOMELIDAE Chrysolina bankii 3.JPG

 

Et les Curculionidae environ 300.

Hadroplontus trimaculatus (3):

 

CURCULIONIDAE Hadroplontus trimaculatus 1.JPG

 

Cleonis pigra (3):

 

CURCULIONIDAE Cleonis pigra 2.JPG

 

Le pire, toutefois, est représenté par les carabes.

Avec 250 genres, ils sont moins nombreux que les Curculionidae.

Mais ils sont très difficiles à apercevoir, et encore plus à photographier.

Ils sont souvent très vifs.

Ils ne se montrent guère.

Ils se ressemblent à peu près tous.

Calathus circumseptus (2):

 

CARABIDAE Calathus circumseptus 1.JPG

 

Parfois, lorsque la photo est mauvaise, l'identification devient vraiment problématique.

Abax parallepipedus (0) (grand abax):

 

CARABIDAE Abax parallepipedus 1.JPG

 

Pourtant, des carabes, il y en a partout.

Alors, comment les voir, comment les photographier?

C'est certain, nous avons des progrès à faire.

 

Au fur et à mesure que nous en rencontrons, les différentes espèces de notre jardin apparaissent dans le blog.

Dans les fichiers photos, elles sont classées par catégories.

Rappelons qu'il existe 5000 lépidoptères et 10000 coléoptères différents dans notre pays.

Vous constaterez immédiatement que nous sommes encore très, très loin du compte.

 

Il y a quelques années, nous nous intéressions aux oiseaux.

Nous avions rencontré un total de 60 espèces différentes dans notre jardin (ou à proximité) en quelques années.

Cela nous paraissait bien.

Seul problème, sauf exception, nous n'étions pas foutus de les photographier.

 

IMG_8303.JPG

 

Depuis que nous nous intéressons aux insectes, au moins parvenons-nous à les prendre en photo.

Le nombre d'espèces rencontrées chez nous est de plusieurs centaines.

Et nous avons l'impression d'être loin d'en avoir fait le tour.

 

L'entomologie, même sur un espace réduit, évoque le "Barrage contre le Pacifique", de Marguerite Duras.

Ou, mieux, le mythe de Sisyphe:

 

sisyphus-1549.jpg

(droits réservés)

 

Nous étions bien naïfs en pensant pouvoir proposer un inventaire complet des insectes de notre jardin.

En fait, cette mission est, comment dire...

 

ragLmtZMwmQEctDZXEXnKSvpAaj.jpg

(droits réservés)

 

Mais nous n'avons rien à redire à cela.

Car cette corvée, nous nous la sommes infligée à nous-mêmes.

L'essentiel, c'est de ne pas être pressé...

 

 

 

 

 

 

 

 



17/07/2017
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