Faisons un (nouveau) point!
Dans un autre article intitulé "Faisons un point", nous avions exprimé le fait que nous ne rencontrerions plus guère de nouvelles espèces d'odonates et de rhopalocères dans le jardin.
Ceci est obligatoire.
Pour deux raisons.
D'une part il s'agit d'insectes assez gros, donc que l'on remarque.
Argynnis pandora (3) (cardinal):
Anax parthenope (3) (anax napolitain):
De fait, il y a peu de chances que l'on en rate beaucoup.
D'autre part, il s'agit de deux groupes comportant finalement peu d'espèces différentes.
Sympetrum striolatum (3) (sympétrum fascié):
Papilio machaon (3) (grand porte-queue):
Cela est vrai aussi pour les orthoptères (sauterelles, criquets, grillons...).
Ils représentent un ordre assez petit, avec à peine plus de 200 espèces différentes.
Ils sont assez gros.
Donc, bien que souvent cachés, ils sont assez "visibles".
Platycleis albopunctata (2):
Ces trois ordres ne constituent pas la règle.
Nous avons déjà évoqué le nombre important de "papillons de nuit" et de coléoptères existant en France.
Les coléoptères sont d'ailleurs champions toute catégorie avec environ 10000 espèces.
Qu'en est-il des autres ordres?
Les hyménoptères représentent aussi un chantier immense.
Il s'agit du deuxième ordre le plus important avec environ 8000 espèces répertoriées en France.
Certains sont très petits, donc difficiles à voir.
Beaucoup sont très ressemblants entre eux.
Pour l'instant, en suivant tranquillement notre rythme, nous rencontrons chaque année plusieurs espèces nouvelles.
La première étape consiste à ranger les nouveautés dans leurs familles.
En ce qui concerne les guêpes (Vespidae) c'est relativement facile.
Mais, si certaines sont faciles à déterminer...
Odynerus melanocephalus (3) (odynère à tête noire):
...D'autres sont beaucoup plus difficiles.
Alastor atropos (1):
Voire quasiment impossibles.
Eumenes pomiformis (1):
Odynerus poecilus (0):
En ce qui concerne les fourmis, il est tout aussi facile de constater qu'il s'agit bien d'une fourmi.
Camponotus cruentatus (3) (camponote ensanglantée):
Mais souvent extrêmement difficile de déterminer l'espèce.
Formica cunicularia (1):
Attention toutefois, si vous rencontrer quelque chose qui ressemble à ce qui suit.
Myrmilla erythrocephala (3) (mutille à tête rouge):
Il ne s'agit pas d'une fourmi.
Il s'agit d'une guêpe-fourmi.
Plus exactement d'une mutille.
On note que l'insecte est aptère, c'est-à-dire qu'il n'a pas d'ailes.
Comme une fourmi.
Bien que les deux appartiennent aux ptérygotes (insectes avec des ailes).
Dans chacun de ces cas, ce sont les mâles qui sont ailés.
On le devine, le champ d'investigation des hyménoptères est immense.
Et nous ne sommes pas près d'en avoir fait le tour.
Ce d'autant que les hyménoptères, souvent, sont difficiles à déterminer.
En particulier les abeilles sauvages, très nombreuses, souvent semblables.
Quelques-unes, heureusement, sont caractéristiques.
Megachile octosignata (3):
Andrena thoracica (2):
Mais la plupart le sont beaucoup moins.
Stelis punctulatissima (1):
Parmi les hyménoptères, il est un groupe qui compte une trentaine de genres différents dont nous sommes loin d'avoir fait le tour.
Il s'agit des pompiles (guêpe chasseuse d'araignées).
Dans leur cas, nous sommes certains qu'elles sont nombreuses autour de chez nous.
Mais très actives, très furtives, elles sont difficiles à apercevoir.
Difficiles à photographier.
Et difficiles à déterminer sans une once de mauvaise foi.
Aupoplus carbonarius (2):
Anoplius concinnus (1):
Le suivant est resté des mois dans nos fichiers indéterminés avant nous finissions par l'identifier.
Et encore grâce au fait qu'il dispose de caractéristiques particulières.
Auplopus rectus (2):
Pour une seule famille d'hyménoptères, celle des ichneumons, on dénombre plus de 2000 espèces en France, ce qui est énorme.
Mais ce n'est encore rien.
Dans le monde entier, ce sont environ 25000 espèces qui sont décrites, pour une famille qui pourrait dépasser les 60000 espèces différentes!
Colossal!
Bien que nous soyons dans une zone tempérée, quelques centaines d'espèces restent encore inconnues chez nous.
Parfois, nous avons l'opportunité d'en rencontrer une qui soit caractéristique et répertoriée.
Amblyteles armatorius (3):
Quelques fois, nous nous approchons.
Colpotrochia cincta (2):
D'autres fois, nous sommes contraints de nous satisfaire du genre.
Et, dans ces cas, même notre mauvaise foi reste sans effet.
Cyanopterus sp. (2):
Dicaelotus sp. (2):
Enfin, toujours dans les hyménoptères, une famille comprenant environ 80 genres différents.
Et très spécifiques: les tenthrèdes.
On les nomme, bien qu'elles soient des guêpes, les "mouches à scie".
Contrairement à toutes les espèces précédentes, qui font partie du sous-ordre des apocrites, les tenthrèdes appartiennent au sous-ordre des symphytes.
Pour faire simple, les symphytes sont des hyménoptères "sessiles".
Leur abdomen est soudé au thorax sans étranglement.
C'est-à-dire que ce sont des guêpes qui n'ont pas des "tailles de guêpes".
Des tenthrèdes, il y en a plein.
Encore faut-il les voir.
Macrophya rufipes (3) (symphyte à pattes rouges):
Ils sont, eux aussi, très difficiles à déterminer sur photos.
Souvent, nous supposons.
Emphytus cinctus (1):
Nous supposons supposer.
Aneugmenus coronatus (1):
Bref, nous proposons des suppositions
Macrophya militaris (1):
Macrophya duodecimpunctata (1):
Heureusement, quelque fois, le tenthrède est assez caractéristique pour arriver à une (quasi) certitude.
Allantus viennensis (3):
Plusieurs tenthrèdes ressemblent à des pompiles.
On peut considérer, dans ces cas, avoir affaire à une forme de mimétisme batésien (voir article "Techniques de défenses").
Macrophya blanda (3):
Et il reste bien d'autres familles d'hyménoptères.
Crabronidae.
Cerceris quadricincta (2):
Sphecidae.
Sceliphron caementarium (3):
Etc, etc.
Voici donc (pour l'instant) pour les Hyménoptères.
Vous pourrez, là aussi, constater dans les albums photos du blog qu'il nous reste encore bien du chemin à faire.
Une des questions qui se pose à nous est la suivante:
- A partir de quand commence-t-on à rencontrer de moins en moins d'espèces nouvelles dans un jardin?
En ce qui concerne les odonates, les rhopalocères et es orthoptères, deux années ont suffi.
NB: Les rhopalocères, on l'a vu, ne constituent pas un ordre mais une petite partie des lépidoptères.
Nous avons dépassé, dans ces trois cas, la barre de 10% des espèces observables.
Nous en sommes loin pour la plupart des autres ordres.
Cela signifie-t-il quelque chose?
Nous n'en savons rien, mais cela nous fait supposer qu'en ce que nous en avons encore pour un bout de temps
Dans tous les cas, nous verrons bien...
Lorsque plus aucune espèce nouvelle ne se présentera, nous continuerons, si nous sommes toujours là, à photographier les "anciennes".
Il y a tellement de photos ratées dans le blog...
Certains insectes méritaient mieux.
Calopteryx splendens 2016 (caloptéryx éclatant):
Calopteryx splendens 2017:
Rhodanthidium sticticum 2017:
Rhodanthidium sticticum 2019:
Anthophora plumipes 2017:
Anthophora plumipes 2019:
Etc, etc, etc.
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