LE JARDIN DE CHOUI ET LEIA

LE JARDIN DE CHOUI ET LEIA

Amis, ennemis

Les hyménoptères sont-ils nos amis?

Tout dépend du point de vue où l'on se place.

Évidemment, beaucoup nous paraissent familiers, sans que nous n'y prêtions une réelle attention.

Parmi ceux que nous croyons connaitre, certains finissent par nous paraître "mignons".

Bombus pascuorum (2) (bourdon des champs):

 

APIDAE Bombus pascuorum 6.JPG

 

Nous serions presque tentés de les caresser.

 

IMGP7070.JPG

 

Curieuses dérives de l'anthropomorphisme...

Procédons simplement.

A la manière des sophistes athéniens, si décriés par Socrate.

Les hyménoptères sont des insectes.

Les insectes sont nos amis!

Cela ne vous rappelle rien?

Ressortez votre "Best of" des Inconnus:

 

165_JetAK_sur-scene-les-inconnus-les-insectes-sont-nos-amis_x240-KGA.jpg

(droits réservés)

 

Les insectes sont nos amis, certes.

Si l'on excepte les hématophages, qui transmettent des maladies infectieuses...

Mais les hyménoptères, en tout cas, sont nos amis.

Ils ne transmettent aucune maladie (et pour cause, ils ne sont jamais hématophages).

Hélas, ils piquent.

Ils sont même responsables d'environ 500 morts par an sur la planète.

Sont-ils vraiment nos amis?

La quasi totalité des décès survient toutefois à cause de phénomènes allergiques, et rarement à cause de l'envenimation.

C'est beaucoup plus que les requins (moins de 10 morts par an).

 

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(droits réservés)

 

Mais beaucoup moins que les serpents (100000 morts par an).

 

images.jpg

(droits réservés) 

 

En France, les hyménoptères tuent sans doute moins de 10 personnes par an.

Ce chiffre est à comparer avec les 20000 décès qui surviennent par accidents domestiques (brûlures, intoxications, chutes...).

Vous avez donc beaucoup plus de risque de mourir en faisant la cuisine qu'en étant piqué par une guêpe.

 

Les hyménoptères sont donc nos amis.

La plupart sont des pollinisateurs.

Megachile centuncularis (2):

 

MEGACHILIDAE Megachile centuncularis 7.JPG

 

Certains sont, en plus, des chasseurs d'insectes.

Megascolia maculata (3 (scolie des jardins):

 

SCOLIIDAE Megascolia maculata 2.JPG

 

D'autres sont, en plus, parasitoïdes.

Gasteruption sp. (3):

 

IMG_9593.JPG

 

Tous sont nécessaires à l'équilibre des écosystèmes.

Bombus hortorum (3) (bourdon des jardins):

 

APIDAE Bombus hortorum 2 (bourdon des jardins).JPG
 

Les hyménoptères sont pourtant nos ennemis.

Les pires ennemis de l'entomologiste amateur.

Ils sont, en effet, beaucoup plus nombreux que les orthoptères.

Et encore plus difficiles à déterminer que les diptères (encore que)...

Des nuits blanches en perspective.

Cette petite guêpe, par exemple, est restée plusieurs mois dans nos fichiers "indéterminés".

Lestica clypeata (3):

 

XXX 4.JPG

 

Elle appartient à la famille des Crabronidae.

Les Crabronidae sont une des familles d'hyménoptères qui nous a posé le plus de problèmes de détermination.

Les Crabronidae sont aussi appelées les "guêpes fouisseuses".

Comme le préfixe "crabro" nous le signale, elles ressemblent aux frelons.

En effet, en latin, "Crabro" signifie "frelon".

"Vespa" signifie "guêpe".

Donc Vespa crabro = la guêpe frelon:

 

VESPIDAE Vespa crabro 6.JPG

 

"Vespa" et "Vespula", sont des "guêpes" qui appartiennent à la famille des "guêpes" (Vespidae).

Vespula germanica (3) (guêpe germanique):

 

VESPIDAE Vespula germanica 8.JPG

 

D'autres guêpes ne sont pas des "Vespa", mais sont quand même des "Vespidae".

Polistes sp. (3):

 

VESPIDAE Polistes gallicus 2 (poliste gaulois).JPG

 

Mais, attention, certaines "Vespa" ne sont pas des guêpes:

 

VESPA-POLINI-GOLD-LEAF-23-KARAT-1100x736.jpg
(droits réservés)

 

Les Crabronidae ne sont pas les Vespidae, mais ce sont des "guêpes" aussi.

Curieusement, malgré le préfixe "crabro", elles sont souvent petites.

Cerceris sabulosa (1):

 

CRABRONIDAE Cerceris sp. 1.JPG

 

Et toujours très difficiles à identifier.

Longtemps, nous avons tenu pour valide le spécimen suivant.

Gorytes sp. (0):

 

CRABRONIDAE Gorytes laticinctus 1.JPG
 

Nous le laissons pour exemple, mais aujourd'hui nous ne sommes même plus sûrs du genre.

 

D'autres semblent plus caractéristiques.

Mais ce n'est souvent qu'une impression.

Philantus triangulum (1) (philante apivore):

 

CRABRONIDAE Philantus triangulum 2 (philante apivore).JPG

 

Ectemnius fossorius (1):

 

CRABRONIDAE Lestica clypeata.JPG

 

Le plus compliqué, c'est déjà de comprendre que l'on à affaire à un Crabronidae.

Car, si beaucoup sont petits, certains sont "très" petits.

Ainsi, cette guêpe minuscule, en train de chasser des fourmis.

Tracheliodes quinquenotatus (2):

 

CRABRONIDAE Tracheliodes quinquenotatus.JPG
 

Ou cette autre, aussi petite.

Passaloecus eremita (1):

 

CRABRONIDAE Passaloecus eremita 2.JPG
 

Le même jour, nous avons aperçu un autre individu du même genre, à un autre endroit.

Nous pensions qu'il était, si ce n'est le même, du moins son frère jumeau.

En fait, pas du tout, car le premier (eremita) dispose de marques blanches sur les tibias.

Alors que les pattes du second sont entièrement noires.

Il semble bien correspondre à une autre espèce du même genre.

A moins que le genre lui-même soit erroné?

Passaloecus ribauti (1):

 

CRABRONIDAE Passaloecus sp..JPG

 

Bref, les Crabronidae sont un enfer pour l'entomologiste amateur.

Il ne nous reste plus qu'à espérer en rencontrer d'autres, et mieux réussir nos photos.

Pour l'instant, seule Lestica clypeata, qui nous avait posé tant de problèmes naguère, semble une visiteuse habituelle.

Lestica clypeata (3):

 

CRABRONIDAE Lestica clypeata 3.JPG

 

Il existe d'autres familles d'hyménoptères apparentées aux guêpes et qui ne ressemblent pas à des guêpes.

Tout d'abord les Chalcididae.

Celles-ci sont vraiment curieuses.

Les fémurs des pattes postérieures sont très développés.

Haltichella rufipes (2):

 

CHALCIDIDAE Brachymeria sp. 2.JPG

 

Brachymeria podagrica (3):

 

CHALCIDIDAE Brachymeria podagrica 2.JPG

  

On a l'impression qu'elles ont pratiqué une forme de musculation spécifique.

Evidemment, ces petites guêpes ne disposent pas de gros fémurs par hasard.

Cette anatomie particulière leur permet de s'attaquer aux larves qu'elles parasitent.

Les Chalcididae sont en effet des parasitoïdes.

C'est-à-dire des insectes qui pondent leurs œufs dans les larves d'autres espèces.

Ce sont même parfois des hyperparasitoïdes.

C'est-à-dire des insectes qui pondent leurs œufs dans la larve d'un parasitoïde.

 

Les Tiphiidae sont aussi très bizarres.

Ce sont aussi des guêpes solitaires parasitoïdes assez discrètes.

Malheureusement, nous n'avons rencontré que quelques rares spécimens dans notre jardin.

Meria tripunctata (3):

 

TIPHIIDAE Meria tripunctata.JPG

 

Il reste une dernière famille de "guêpes" que nous n'avons pas abordée dans nos autres articles sur les hyménoptères.

C'est celle des tenthrèdes.

Les tenthrèdes appartiennent aux sous-ordres des symphytes.

Les hyménoptères sont constitués de deux sous-ordres: les apocrites et les symphytes.

Les apocrites sont les plus nombreux, divisés en térébrants et aculéates.

Ce sont ceux que nous avons rencontrés jusque là.

Les symphytes sont les moins nombreux.

 

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(droits réservés)

 

Ils comptent quelques familles dont la plus importante est celle des tenthrèdes.

Ils se distinguent des précédents par leur taille, qui n'est pas resserrée (ils n'ont pas de "taille de guêpe").

Et par leur ovipositeur, qui fonctionne comme une scie (on les appelle aussi les "mouches à scie", bien qu'il s'agisse d'une famille d'hyménoptères).

Ils pondent leurs œufs dans les végétaux après les avoir entaillés à l'aide de cette "scie".

 

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(droits réservés)

 

Bref, les tenthrèdes ne sont pas des "guêpes", encore moins des "mouches".

Ce sont des tenthrèdes.

Certains sont (relativement) faciles à identifier.

Tenthredo marginella (3):

 

TENTHREDINIDAE Tenthredo marginella 1.JPG

 

D'autres un peu moins.

Macrophya rufipes (2):

 

TENTHREDINIDAE Macrophya rufipes.JPG

 

D'autres beaucoup moins.

Monophadnus pallescens (1):

 

TENTHREDINIDAE Monophadnus pallescens.JPG

 

Nous ne connaissions pas les tenthrèdes avant de prendre des photos d'insectes dans notre jardin.

Pourtant certains sont très fréquents.

Mais, comme ils sont assez petits (environ 6 mm), on ne les remarque pas.

Athalia cordata (2) (tenthrède du rosier):

 

TENTHREDINIDAE Athalia sp. 2.JPG

 

A noter que, longtemps, nous avons longtemps été incapables de les différencier de certains Argidae.

Ils sont exactement semblables, antennes exceptées.

Arge ochropus (2):

 

ARGIDAE Arge ochropus 2.JPG

 

Il existe environ 150 espèces différentes de tenthrèdes en France.

Bref, il nous reste pas de mal de chemin à parcourir.

 

gaston-lagaffe-001.jpg

 

Globalement, les hyménoptères restent encore très mystérieux pour les débutants que nous sommes.

Nous espérons faire des progrès dans le futur.

Et rencontrer de nouvelles espèces.

Comme disait l'irrésistible Paul Claudel: "Le pire n'est jamais sûr".

D'ici là, il n'y a plus qu'à prier pour qu'un entomologiste chevronné ne vienne pas s'égarer sur notre blog.

Sinon nous risquons de passer pour des pingouins (ou des manchots, ce qui n'est pas pareil, mais un peu tout de même).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



22/12/2016
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