LE JARDIN DE CHOUI ET LEIA

LE JARDIN DE CHOUI ET LEIA

Le fenouil et les butineurs

En Provence, nous connaissons bien le fenouil.

 

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Parfois, nous consommons le renflement bulbeux de ses feuilles.

Mais surtout nous utilisons ses branches pour aromatiser les plats de poissons.

 

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Nous connaissons bien le fenouil, mais en fait nous n'y connaissons rien.

Car, pas plus que n'existe LA guêpe (cf. article "pourriture de guêpes"), n'existe LE fenouil.

Le fenouil commun, comme tous les fenouils, appartient à la famille des ombellifères.

Son genre est Foeniculum.

Le fenouil des Alpes appartient, lui, au genre Meum.

L'aneth est aussi un fenouil, on le nomme d'ailleurs "fenouil bâtard", mais son genre est Anethum.

Il existe donc une multitude de fenouils.

Il y a des fenouils cultivables, des fenouils ornementaux et des fenouils sauvages.

On connait un fenouil marin, un fenouil de montagne, un faux fenouil, un fenouil d'eau...

 

Dans le jardin de Choui et Leia, à côté de quelques espèces de fenouils ornementaux, d'un peu de fenouil bulbe, il y a surtout des fenouils sauvages, qui poussent spontanément.

 

GASTERUPTIONIDAE Gasteruption assectator 3 (2).JPG

 

Les fenouils sauvages ne sont guère envahissants.

Ils sont assez beaux.

Nous les laissons évoluer car ils représentent une véritable aubaine pour l'entomologiste amateur.

Il suffit de s’asseoir à côté d'un fenouil pendant sa floraison, et on y voit des tas de choses.

Cylindromia bicolor (3):

 

TACHINIDAE Cylindromyia bicolor 3.JPG

 

Car nombre d'insectes adorent butiner le fenouil.

Chrysis ignita (2):

 

CHRYSIDAE Chrysis ignita 1.JPG

 

Mais en fait pourquoi les insectes butinent-ils?

Le cas des abeilles est le mieux connu.

Elles prélèvent le pollen pour fabriquer le miel, qui servira à alimenter la colonie pendant l'hiver.

Cependant, elles se désintéressent du fenouil.

Il n'existe donc pas de miel de fenouil.

C'est bien dommage pour la cuisine provençale.

Les autres insectes, sauf les bourdons qui en fabriquent un peu, ne font pas de miel.

Ils butinent simplement pour se nourrir du pollen et du nectar des fleurs.

 

La plupart des hyménoptères butinent, et, contrairement aux abeilles, beaucoup apprécient le fenouil

Brachymeria podagrica (2):

 

CHALCIDIDAE Brachymeria podagrica 2.JPG

 

Colletes daviesanus (2):

 

COLLETIDAE Colletes daviesanus 1.JPG

 

Hylaeus variegatus (1):

 

COLLETIDAE Hylaeus variegatus 1.JPG

 

Gasteruption assectator (1):

 

GASTERUPTIONIDAE Gasteruption assectator 1.JPG

 

Gasteruption sp. (3):

 

ICHNEUMONIDAE Ephialtes sp..JPG

 

Les papillons aussi butinent, mais ils sont moins attirés, à quelques exceptions près, par l'odeur particulière du fenouil.

Satyrium esculi (3):

 

LYCAENIDAE Satyrium esculi 2 (thècla du kermès).JPG

 

Ce sont les odeurs des fleurs qui attirent les insectes.

Ainsi que leurs couleurs.

Certains insectes butinent tout et n'importe quoi.

Mais la plupart choisissent certaines fleurs et pas d'autres.

Le temps de la floraison des plantes correspond au temps de vol de certains insectes, plus ou moins spécialisés.

 

Les mouches butinent aussi.

Elles sont souvent, curieusement, inspirées par des odeurs que d'autres trouvent désagréables.

Mais ne dédaignent pas non plus le fenouil.

Villa hottentotta (3):

 

BOMBYLIIDAE Villa hottentotta 1 (bombyle hottentot).JPG 

 

Setisquamalonchaea sp.:

 

LONCHAEIDAE Setisquamalonchaea sp. 3.JPG

 

Volucella zonaria (3):

 

SYRPHIDAE Volucella zonaria 3.JPG

 

Gymnosoma rotundatum (2):

 

TACHINIDAE Gymnosoma rotundatum 3 (gymnosome).JPG

 

Le même, en train de copuler:

 

TACHINIDAE Gymnosoma sp. 2.JPG

 

La reproduction des plantes à fleurs nécessite la présence d'espèces butineuses.

La présence des fleurs est nécessaire à l'alimentation des insectes butineurs.

Les uns dépendent des autres depuis des millions d'années.

Ils ont ainsi développé des stratégies complexes sur la durée.

Qui nous renvoient à l'éternel et absurde problème de la poule et de l’œuf.

Paradoxe habilement "détricoté" par l'immense linguiste, philosophe, et romancier Umberto Eco:

 

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(droits réservés)

 

Ils nous importe peu, aujourd'hui, de savoir qui, de la fleur ou de l'insecte butineur fut le premier.

Nous constatons les résultats d'une évolution si longue qu'elle devrait simplement nous inciter à un peu plus d'humilité.

 

Certaines fleurs ont développé de grandes corolles correspondant à de véritables pistes d'atterrissage afin que les insectes se posent facilement.

Bombus pratorum (3) (bourdon des prés):

 

APIDAE Bombus pratorum 2 (bourdon des prés).JPG

 

Parfois cela nécessite quelque gymnastique.

Bombus hortorum (3) (bourdon des jardins):

 

APIDAE Bombus hortorum 1 (bourdon des jardins).JPG

 

Lorsque la piste d'atterrissage est trop petite, le vol stationnaire permet de régler le problème.

Bombylius sp. (3) (bombyle):

 

BOMBYLIIDAE Bombylius major 3 (grand bombyle).JPG

 

La trompe des insectes pollinisateurs correspond à la distance qui les séparent du pistil des plantes qu'elles ont l'habitude de butiner.

Geron halteralis (2):

 

BOMBYLIIDAE Geron halteralis (2).JPG
 

Certaines espèces sont très spécialisées.

D'autres plus polyvalentes.

Mais toutes se débrouillent.

Les insectes se nourrissent.

Les plantes se reproduisent.

Et nous sommes là, à les regarder.

Pour l'instant...

 

A côté des papillons, des mouches, et bien sûr des hyménoptères, il existe d'autres insectes pollinisateurs.

En particulier certains coléoptères.

On les considère comme des pollinisateurs accessoires, mais leur rôle n'est pas négligeable.

Et ils ne dédaignent pas non plus le fenouil.

Anthrenus museorum (3):

 

DERMESTIDAE Anthrenus museorum.JPG
 

Oedemera podagrariae (3) (oedemère ocre):

 

OEDEMERIDAE Oedemera podagrariae 1 (oedemère ochracé femelle).JPG

 

Mediimorda bipunctata (2) (mordelle):

 

MORDELLIDAE Mediimorda bipunctata (mordelle).JPG

 

Les coccinelles se rencontrent aussi sur les fleurs de fenouils.

Scymnus sp. (3):

 

COCCINELLIDAE Chilocorus renipustulatus 2.JPG

 

Mais, dans leurs, cas, elles ne se nourrissent évidemment pas de pollen.

Elle chassent les pucerons.

Coccinella septumpunctata (3) (coccinelle à sept points):

 

COCCINELLIDAE Coccinella septempunctata 1 (coccinelle à sept points) (2).JPG

 

Les punaises s'intéressent aussi au fenouil. 

Graphosoma italicum (3) (punaise arlequin) est un fan (en plus d'en être un du milan A.C.):

 

PENTATOMIDAE Graphosoma italicum 5.JPG

 

Mais ce n'est pas le seul.

Orthops basalis (3):

 

MIRIDAE Orthops basalis.JPG

 

Lygaes equestris (3) (punaise écuyère):

 

LYGAEIDAE Lygaes equestris 4.JPG

 

Cependant, globalement, le fenouil attire essentiellement les hyménoptères, toutes familles confondues.

Guêpes:

Vespula germanica (3) (guêpe germanique):

 

VESPIDAE Vespula germanica 5.JPG

 

Eumenes sp. (3) (eumène):

 

VESPIDAE Eumenes sp. 4.JPG
 

Tenthrèdes (mouches à scie):

Arge ochropus (3):

 

ARGIDAE Arge ochropus 5.JPG

 

Chrysides (guêpes bijoux):

Chrysis comparata (1):

 

CHRYSIDAE Chrysis comparata 1.JPG

 

Ichneumons:

Cyanopterus sp. (2):

 

ICHNEUMONIDAE  Cyanopterus sp. 2.JPG

 

Crabronidés:

Lestica clypeata (3):

 

CRABRONIDAE Lestica clypeata 6.JPG

 

Sphex:

Sceliphron caementarium (3) (guêpe maçonne):

 

SPHECIDAE Sceliphron caementarium 6 (guêpe maçonne).JPG

 

Isodontia mexicana (3) (isodonte mexicaine):

 

SPHECIDAE Isodontia mexicana 5.JPG

 

Halictes:

Lasioglossum nitidulum (2):

 

HALICTIDAE Lasioglossum (Dialictus) nitidulum 1.JPG

 

Leucospidés:

Leucospis dorsigera (3):

 

LEUCOSPIDAE Leucospis dorsigera.JPG
 

Colletes:

Hylaeus brevicornis (1):

 

COLLETIDAE Hylaeus brevicornis.JPG

 

En conclusion, vive le fenouil!

Sa floraison est longue.

Les différentes espèces de fenouil permettent de bénéficier de floraisons étagées.

Il représente l'un des meilleurs terrains de chasse pour les photographies de l'entomologiste amateur.

Même lorsqu'il commence à faner, il y a encore des choses à voir.

Anacharis eucharoides (2):

 

FIGITIDAE Anacharis eucharoides.JPG
  

Il suffit de se poser et d'attendre.

Rarement plus de cinq minutes.

Çà marche à tous les coups.

 

 

 

 

 

 

 

 

 



04/02/2017
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