Ce qu'ils sont devenus...
Dans le blog, nous avons publié un article consacré aux coléoptères intitulé "Où sont-ils passés?".
Dans celui-ci, nous faisions part de nos premières difficultés dans l'observation des scarabées.
Au fur et à mesure de nos investigations, nous avons compris plusieurs choses, dont la plupart sont d'ailleurs évidentes...
Les coléoptères comptent en leur sein les plus gros insectes existant au monde.
Mais les coléoptères que l'on rencontre en France sont, pour l'essentiel d'entre eux, des insectes de petite taille.
Crioceris duodecimpunctata (3) (criocère à 12 points):
Ils ne volent qu'occasionnellement.
Certains d'ailleurs ne volent jamais.
Timarcha tenebricosa (3) (crache-sang):
Enfin et surtout, ils sont extrêmement discrets.
Anthaxia hungarica (3) (anthaxie hongroise):
Ces trois facteurs font que les coléoptères sont des insectes difficiles à observer.
Pour les voir, il faut apprendre à regarder.
En particulier l'herbe et les plantes...
La famille des chrysomèles est l'une des familles les plus nombreuses de l'ordre.
Les Chrysomelidae sont des phytophages stricts et passent le plus clair de leur temps à la surface des végétaux.
Xanthogaleruca luteola (3):
Psylliodes chrysocephala (1) (altise du colza):
Beaucoup de chrysomèles ne se nourrissent que de quelques espèces végétales spécifiques.
De fait, si celles-ci ne sont pas présentes dans votre jardin, vous ne verrez jamais les insectes en question.
Chênes, vignes pour Labidostomis taxicornis (3):
Guimauve pour Podagrica fuscipes (3) (altise des mauves):
Les chrysomèles se répartissent en environ 500 espèces différentes en France.
C'est beaucoup pour une seule famille d'insectes.
Heureusement, bon nombre sont facilement identifiables.
Mais ce n'est pas une règle absolue.
Dans certains cas, nous restons dans l'incertitude.
Ou nous faisons appel à un brin de mauvaise foi.
Lachnaia pubescens (0):
Enfin, comme les chrysomèles sont très exposées à la prédation, ce sont des insectes qui arborent souvent des couleurs brillantes.
Chrysolina americana (3) (chrysomèle du romarin):
Cryoceris asparagi (3) (criocère de l'asperge):
Ceci correspond à un mode défense, avertissant les prédateurs éventuels qu'ils sont impropres à la consommation.
Et, en effet, ils le sont, car de nombreuses chrysomèles secrètent des substances toxiques.
Ce mode de défense est le même que celui adopté par les coccinelles.
Coccinella septumpunctata (3) (coccinelle à sept points):
Ce qui leur permet de conserver leur flegme en toute circonstance.
(droits réservés)
Certaines chrysomèles ressemblent d'ailleurs à des coccinelles.
Voir sur ce sujet l'article "Techniques de défense".
Cryptocephalus crassus (3) (cryptocéphale massif):
Les Coccinellidae, contrairement aux Chrysomelidae, ne sont pas des insectes phytophages.
Ce sont des prédateurs qui se nourrissent de pucerons.
De fait, on les rencontre aussi sur les végétaux, mais à la recherche de leurs proies.
Adalia decempunctata (3):
Hippodamia variegata (3) (coccinelle des friches):
Parfois, elles s'égarent sur des pots.
Tytthaspis sedecimpunctata (3) (coccinelle à 16 points):
Un mot sur Adalia decempunctata.
Il s'agit d'une espèce qui présente un polymorphisme étonnant.
Ainsi, les spécimens qui suivent appartiennent à la même espèce que le spécimen de la photo montrée plus haut.
Du coup, on comprend mieux le nom.
Adalia decempunctata (3) (coccinelle à dix points):
Adalia decempunctata (3):
Parmi les autres familles d'insectes entomophages, il y a les cantharides.
Rhagonycha fulva (3) (téléphore fauve):
Celle qui précède est très fréquente.
Celles qui suivent le sont beaucoup moins.
Cantharis cryptica (3):
La suivante, en particulier, très mobile et petite, fut hélas difficile à prendre en photo.
Cratosilis denticolis (1):
Celle qui suit aussi, car elle décolla immédiatement après un premier cliché raté.
Malthinus seriepunctatus (3):
Mais nous l'avons revue quelques jours plus tard.
Cette fois le cliché est (un peu) meilleur.
Malthinus seriepunctatus (3):
Les malachiides sont aussi entomophages.
Clanoptilus rufus (3):
Cyrtosus cyanipennis (1):
Malachius bipustulatus (3) (malachie à deux points):
Ainsi que leurs proches parents, les dasytides.
Enicopus hirtus (1):
Enicopus ater (2):
Enfin, les carabes le sont aussi.
Syntomus foveatus (0):
Le plus souvent, ils courent au sol.
Très vite.
Ils ne font donc pas partie des insectes les plus faciles à photographier, hélas.
Poecilus cupreus (1):
Ce sont, peut-être même, les insectes les plus difficiles à photographier.
Et certainement les coléoptères les plus difficiles à identifier.
Dans leurs cas, nous ne risquons que des approximations.
Harpalus affinis (1):
Nombre de coléoptères sont, toutefois, des insectes phytophages.
Parmi eux les élatéridés, ou taupins.
Agriotes pilosellus (2):
Ampedus scrofa (2):
Les buprestes, auxquels nous consacrons un article spécifique.
Latipalpis plana (3) (bupreste à dos plat):
Les oedemérides représentent une autre famille de coléoptères phytophages.
Bien qu'assez discrets, ils sont très répandus dans les jardins.
Quelles que soient les espèces, les mâles se reconnaissent à leurs fémurs enflés.
Oedemera atrata (3):
Oedemera podagrariae (3) (oedemère ochracé):
Contrairement aux femelles dont les fémurs sont plus grêles.
Oedemera lurida (2):
Oedemera flavipes (3) (oedemère à pattes jaunes):
Globalement, il y a moins d'un siècle, les coléoptères étaient réputés utiles quand ils s'attaquaient aux autres insectes.
Et nuisibles quand ils se nourrissaient de végétaux.
Ici, quelques coléoptères au milieu de la planche des insectes nuisibles, dans un "Grand Larousse illustré":
(droits réservés)
Quelle simplissime arithmétique, aussi absurde que stupide.
A cause de cela, certaines espèces, autrefois extrêmement répandues, sont en train de disparaître.
Cétoines dorés, capricornes, hannetons...
Heureusement, les longicornes ne sont pas tous morts.
Ce sont des insectes xylophages, d'où leur mauvaise réputation passée.
Agapanthia cardui (3) (agapanthie des chardons):
Aegomorphus clavipes (3) (acanthodère à fémurs renflés):
Pour finir, une dernière famille: celles des charançons.
Ceux-là, pour le coup, ont été vraiment détestés.
Phytophages, ils bouffent tout.
Racines, fleurs, feuilles, fruits, tiges, bourgeons...
Ils bouffent même les grains stockés.
Otiorhynchus meridionalis (2) (otiorhynque méridional):
Mais ils s'en foutent.
Lixus bidens (2):
Ils représentent, et de loin, la plus nombreuse famille de coléoptères.
Et ils ont des tronches si sympathiques.
Lixus pulverulentus (2) (lixe poudreux):
Sympathiques, ils ne le sont pourtant qu'à moitié.
Peritelus sphaeroides (1):
Car ils sont très nombreux et souvent ressemblants entre eux.
Bref, un cauchemar en termes d'identification pour l'entomologiste amateur.
Lixus iridis (1) (lixe des ombellifères):
Aspidapion radiolus (2):
Phyllobius pomaceus (1):
Lixus filiformis (2):
Larinus turbinatus (2):
Contrairement à ce que nous redoutions jadis, nous avons fini par apercevoir plusieurs espèces de coléoptères dans notre jardin.
Sans vraiment les chercher.
Au hasard des rencontres...
Une seule chose est sûre, ils sont moins nombreux qu'avant.
Mais ils résistent.
Comme il existe environ 10000 espèces différentes de coléoptères en France, nous ne sommes pas au bout du chemin.
(droits réservés)
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